Critique

Pilule amère: les dessous de la recherche pharmaceutique

© MDR/Neoproductions
Maxime Delcourt
Maxime Delcourt Journaliste

Peut-on avoir une confiance aveugle en l’industrie pharmaceutique? Au vu de la soirée thématique proposée par Arte, le téléspectateur, qu’il soit sceptique ou non, trouvera matière à se questionner.

SOIRÉE PRÉSENTÉE PAR EMILIE AUBRY. ***
Ce mardi 9 octobre à 20h50 sur Arte.

Peut-on avoir une confiance aveugle en l’industrie pharmaceutique? Au vu de la soirée thématique proposée par Arte, Pilule amère: les dessous de la recherche pharmaceutique, le téléspectateur, qu’il soit sceptique ou non, trouvera matière à se questionner. Le temps de deux documentaires, Pharmatests à l’Est: cobayes en pays communistes de Stefan Hoge et Les testeurs de Ben Arnold, la chaîne franco-allemande investit en effet les dessous d’une industrie dirigée par des intérêts économiques et gangrénée par des magouilles politiques. Partant du constat que l’avancée pharmaceutique a nécessairement un coût humain, le premier reportage du soir s’intéresse aux nombreux essais cliniques entrepris en RDA à partir des années 70, mais aussi dans les anciens pays communistes de l’Europe de l’Est. Des pays majoritairement en proie à des difficultés financières, forcément.

D’allure austère mais passionnant, Pharmatests à l’Est étonne par son sens du détail et par l’accumulation de témoignages poignants. Comme celui d’Hubert Bruchmüller qui, suite à des troubles cardiaques, se voit prescrire un nouveau médicament « miracle » censé le remettre sur de bons rails. Si son état ne s’améliore pas, le traitement-test, lui, causera six morts, le tout sans le consentement éclairé des patients. Une broutille pour les laboratoires occidentaux.

Après avoir vu tant de souffrances sur le visage des gens, difficile de comprendre ce qui pousse la population actuelle à se porter volontaire aux tests. Quels sont les avantages à être cobaye? Si l’on se fie à l’idée dominante du documentaire Les testeurs, seul l’argent serait source de motivation. C’est sûr, faire cinq jours de test pour presque 2000 euros, ça rapporte. Mais à quels risques? D’autant que certains cumulent volontairement les visites dans plusieurs laboratoires différents pour arrondir leurs fins de mois ou, tout simplement, payer leur loyer.

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