Critique

My America

Australien d’origine hongroise, Peter Hegedus se livre à sa propre introspection concernant son amour d’adolescence pour l’Amérique.

MY AMERICA, DOCUMENTAIRE DE PETER HEGEDUS. ****
Ce jeudi 12 avril à 23h30 sur Arte.

Il y a du Michael Moore (pour le mouvement et l’animation), du Morgan Spurlock (pour l’implication personnelle) et du Sigmund Freud (pour l’introspection) dans ce joli documentaire signé par l’Australien d’origine hongroise Peter Hegedus. A la première personne, il nous exprime ses rêves et déceptions d’Amérique, lui, le petit immigré magyar persécuté à l’école et bercé, pour s’échapper, aux superproductions américaines dans lesquelles, peu ou prou, Sylvester, Bruce, et surtout Arnold avaient pour habitude de sauver la planète. Illusion? Devenu adulte, Peter prend conscience, après l’invasion prétexte de l’Irak, que son fantasme de pays n’est peut-être pas aussi vertueux qu’il le fait croire… Face à son psychologue, Peter s’interroge sur les raisons de cet attachement presque irrationnel à la bannière aux étoiles; il analyse cet amour-haine autant qu’il analyse une nation et un comportement, sans complaisance. En parallèle, et sur un temps long, sa petite entreprise va s’étoffer: d’abord décidé à rencontrer son Governator préféré, Hegedus va installer une bien curieuse cabine de fortune autour du monde. L’idée? Permettre aux passants d’enregistrer un message à l’attention de Barack Obama et, in fine, les lui remettre en personne. En Australie, en Hongrie, au Kenya, en Chine, en Iran, il enferme sur pellicule les envies de paix et d’harmonie mondiales exprimées par des quidams. Parviendra-t-il à délivrer ces monologues au gendarme en chef du monde? A vous de le découvrir dans ce convaincant documentaire, mis en forme de créative et ingénieuse façon (les plans d’animation font mouche). Joli coup.

Guy Verstraeten

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