Critique

Munich

Maître du cinéma de divertissement, Steven Spielberg nous sert ici une excellente évocation des suites de la prise d’otages israéliens aux jeux olympiques de 1972.

Maître incontesté du cinéma de divertissement, Steven Spielberg manifeste aussi un engagement certain vis-à-vis des affaires du monde. Une nouvelle preuve en est donnée avec ce Munich s’ouvrant sur une reconstitution saisissante de la prise d’otages au village olympique, en 1972, quand des terroristes palestiniens attaquèrent la résidence des athlètes israéliens avec des conséquences effroyables. Le film narre ensuite la traque des responsables et commanditaires de la sinistre opération par un groupe d’agents détachés du Mossad. De Genève à Chypre en passant par Londres, Paris, Rome, Francfort et Beyrouth, la chasse à l’homme verra le commando installer ses planques, repérer les lieux, dresser des plans, fourbir ses armes, partager repas, discussions sérieuses et moments de détente. Nous pourrions être en train de regarder un épisode de Mission: Impossible ou un de ces films d’espionnage des années 60 qui capturaient si bien l’attention, voire un suspense comme les réussissait Hitchcock. Mais Spielberg cadre la violence à hauteur d’homme. Il se soucie moins de spectacle et d’exactitude historique que d’approche humaine. Avec les implications morales que cela suppose, car l’Autre n’est jamais réductible à une seule apparence dans le si long, si pénible et si tragique conflit du Proche-Orient.

Louis Danvers

MUNICH, THRILLER DE STEVEN SPIELBERG. AVEC ERIC BANA, DANIEL CRAIG, CIARAN HINDS. 2006. ****

Ce dimanche 2 octobre à 20h45 sur France 2.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content