Little City Blues, merveilleux hommage aux petits musiciens de Bruxelles

© PG

Un documentaire filmé… sur le mode du documentaire animalier par un spécialiste du genre. Et qui sublime tous ces musiciens des rues de Bruxelles « qui ne gagnent pas leur vie avec la musique ». Enorme coup de coeur.

Bruxelles, le soir. La tour Dexia, le Botanique, la Grand Place, le ballet des détritus charriés par le vent… C’est beau, c’est moche, c’est Bruxelles, quoi. Des accords de guitare sonnent. La note est bleue. Les trains sont vides et les cafés pleins. L’air sent la bière et les doigts sont poisseux, ils picorent dans un cornet parcheminé par le gras.

« Ce film est dédié à tous les merveilleux musiciens qui ne gagnent pas leur vie avec la musique », dit l’intro. Ce film sublime tous ceux dont il capte le reflet, dans les flaques des pavés et sur les zincs des bistrots. Pas de ces cafés modeux où l’on sirote une Vedett ou un mojito en causant cinéma. Mais des troquets où la bière s’enfile au fût, où l’on transpire d’amour pour la route 66 et les soutiens-gorge oubliés, pendus à des cornes de buffle.

Peter Anger est un spécialiste du documentaire animalier. Voilà sans doute pourquoi il a joué d’une caméra non intrusive qui laisse s’exprimer les sujets en liberté sans les diriger. Des sujets qui chantent, qui grattent, qui soufflent, qui tapent avec infiniment de talent. Il est policier, elle est femme de ménage, ils jouent pour les potes ou les badauds, il chante dans la rue et il s' »amuse comme un roi ».

On reconnaît au détour des ruelles des têtes parfois cabossées et des voix souvent griffées bien connues du macadam bruxellois. Merveilleux hommage à ces gagne-petit de la musique, ce Little City Blues, documentaire de création fluide et maîtrisé à la perfection, est un enchantement, un éblouissement, une merveille. Un énorme coup de coeur.

Little City Blues, 23.10 sur La Deux.
Documentaire de Peter Anger.

My.L.

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