Critique

Little Big Man

© ZDF/Tele München
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Le western d’Arthur Penn, devenu culte, donne l’occasion à Dustin Hoffman de démontrer à la planète cinéma l’immense étendue de son talent d’acteur.

WESTERN D’ ARTHUR PENN. AVEC DUSTIN HOFFMAN, FAYE DUNAWAY, MARTIN BALSAM. 1970. ****
Ce lundi 1er octobre à 20h50 sur Arte.

Admirable film que ce western tourné voici plus de 40 ans par un cinéaste au sommet de son art, et un jeune acteur qui ne l’était pas moins! Arthur Penn venait de signer ce sommet du film criminel qu’est Bonnie and Clyde. Dustin Hoffman avait vu Le lauréat et Macadam Cowboy faire de lui une star populaire. Il fallait un interprète de grand talent, et n’ayant pas froid aux yeux, pour incarner Jack Crabb, le héros du roman de Thomas Berger adapté pour Penn par le scénariste Calder Willingham. Le personnage est en effet suivi de sa jeunesse à l’âge de… 100 ans, ce qui nécessita des prouesses de la part des maquilleurs et bien de la patience de la part d’un Hoffman contraint parfois à des heures d’immobilité tandis qu’on lui revêtait le visage d’une peau artificielle, flétrie et ridée! Jack a beau être blanc, il a été élevé par des Indiens Cheyenne, avant de devenir soldat et de participer à la très fameuse bataille de Little Big Horn, où fut défait le non moins célèbre général Custer. Le récit (fait par le héros centenaire) nous mène de surprise en surprise, au fil d’une intrigue éminemment picaresque où la drôlerie le dispute à l’émotion. Ainsi va un film où se marient idéalement le souffle de l’aventure et la profondeur d’une méditation sur l’Homme, la culture, la nature, l’Histoire aussi, et même la politique. Car sous la surface d’un western, c’est une critique acerbe de la position américaine au Viêtnam que contient le film.

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