Critique

Les Nouveaux maîtres du monde

Quand cynisme et finance font bon ménage, cela donne les aisissant documentaire que voici.

LES NOUVEAUX MAÎTRES DU MONDE, DOCUMENTAIRE DE JEAN-LUC LÉON. ***
Ce mercredi 21 mars à 22h00 sur La Une.

On l’appelle parfois « The Firm », comme dans le roman de John Grisham. Rien qui inspire confiance, évidemment. Pourtant, Goldman Sachs, première banque d’investissement américaine, reste l’un des plus gigantesques empires financiers du monde.

Malgré qu’on la soupçonne de fraude à tous les étages, qu’elle ait aidé la Grèce à dissimuler une partie de sa dette, et qu’elle se soit considérablement enrichie depuis 2008, à la faveur d’une crise financière qu’elle a contribué à créer.

GS reste un colosse aux pieds de béton armé, qui rémunère ses petites mains 27000 euros par mois en moyenne, un rêve pour tout jeune requin de la finance, une fierté pour les parents qui y voient évoluer leur progéniture.

Cette enquête propose une plongée sans complaisance dans l’univers opaque et tentaculaire de ce qui était au départ une petite maison de courtage fondée par un immigré allemand.

Et qui appelle aujourd’hui à parier sur l’effondrement économique de l’Europe. Plus globalement, c’est le cynisme et l’immoralité du système bancaire qui est ici abordé sans détour, grâce à l’éclairage de journalistes spécialisés (dont des stars colossales comme Dan Rather), de financiers de renom et d’anciennes ouailles de Goldman Sachs, pas franchement tendres à son sujet. L’entreprise, elle, entretient la culture du mystère en refusant d’intervenir dans ce film, et en mettant des bâtons dans les roues de son réalisateur.

Un film d’autant plus ahurissant qu’il souligne combien les banquiers ont noyauté les gouvernements, assurant la pérennité de méthodes révoltantes.

Myriam Leroy

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