Les 4 cavaliers de l’Apocalypse financière

Au bout de la petite heure que dure Les 4 cavaliers de l’Apocalypse financière , on ne peut certes pas encore s’accouder au zinc pour ferrailler avec Alain Minc au sujet des bienfaits du « plan Paulson » – lequel consistait notamment à puiser dans le Trésor américain pour renflouer (presque toutes) les institutions bancaires brinquebalantes. Mais on se souvient mieux pourquoi le mot « crise » chatouille nos oreilles comme s’il était devenu synonyme de « bonjour », « merci » ou « Michael Vendetta ».

22.00 – LA UNE – UN DOCUMENTAIRE DE FRÉDÉRIC DUPUIS .

Déroulé sous une forme forcément « apocalyptique » – narrateur habité, montage ultra-dynamique pour illustrer le tourbillon dans lequel s’est engagé le capitalisme mondial -, le documentaire de Frédéric Dupuis revient sur les origines de la crise financière en s’appuyant sur un bon vieux procédé de propagande de guerre: concentrer sur les épaules de quelques figures clés toute la symbolique de l’échec (ou des cahots, c’est selon) du capitalisme spéculatif.

Dupuis enfonce le clou en convoquant rien moins que La Bible pour dresser les parallèles clarificateurs: ainsi, le trader français Jérôme Kerviel, qui a siphonné plusieurs milliards d’euros au nez et à la barbe (?) de la Société générale, devient « l’ange annonciateur ». Henry Paulson, secrétaire d’Etat américain au Trésor, devient « l’ange exterminateur »: en refusant, au nom de la morale (on mime les guillemets avec les doigts), de dépanner la banque Lehman Brothers – curieusement, la concurrente de… son ancienne banque -, Paulson a entériné la faillite de cette institution centenaire. En provoquant, au passage, la panique dans le monde (entier) de la finance.

MADOFF, LE MAGICIEN

A la tête de Lehman Brothers, le troisième larron, « l’ange maudit » Richard Fuld, s’est fait plaisir en raflant des millions de dollars quand sa société était à l’agonie. Enfin, dans le rôle du dernier mousquetaire, « l’ange déchu », on retrouve Bernard Madoff, le magicien qui transforma 65 milliards de dollars en 65 milliards de fumée. La deuxième partie du film, plus convenue, s’attarde d’ailleurs sur cet épisode qui déflora le compte en banque d’un cercle de puissants, piégés par une pyramide presque aussi vieille que son antique cousine égyptienne. On en sort la mémoire rafraîchie, le ressentiment exacerbé mais plus libre que Madoff, condamné à 150 ans de détention!

Guy Verstraeten

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