Kirikou et la sorcière

© 1998. Les armateurs/Odec Kid Cartoons/France3 Cinéma/Monipoly/ Trans Europe Fil/ Exposure/RTBF/Studio0

Couleurs vives, jeu entre abstraction et réalisme, approche culturelle respectueuse: ce film d’animation signé Michel Ocelot est un petit bijou tendre qui nous plonge au coeur de la culture africaine.

Cette coproduction franco-belgo-luxembourgeoise, signée par un réalisateur français au (grand) talent jusque-là connu des seuls spécialistes de l’animation, a remporté un succès public aussi bienvenu qu’inattendu. Un succès 1000 fois mérité, par ailleurs!

Car le film de Michel Ocelot propose une petite heure vingt de pur plaisir accessible aux enfants et en même temps savoureux pour un public adulte. Kirikou et la sorcière nous emmène en Afrique de l’Ouest, dans un village où naît un bébé pas vraiment comme les autres. Celui qu’on va prénommer Kirikou parle déjà dans le ventre de sa mère, et en sort déjà capable de se débrouiller seul, de marcher et de raisonner. Aussi minuscule par la taille que grand par son potentiel, le garçonnet va être amené à défier la très méchante sorcière Karaba, qui terrorise la région depuis sa forteresse gardée par des fétiches. Une rude tâche, qu’il mènera néanmoins à bien, devenant un héros pour les siens que l’empire de la sorcellerie maintenait dans la peur et la soumission…

Sur le thème de la valeur qui n’attend pas le nombre des années, et de l’innocence enfantine confrontée au mal (mais sans horreur qui pourrait trop impressionner les plus jeunes spectateurs), Kirikou et la sorcière offre un spectacle superbe. A l’humour et à l’action s’ajoute un travail remarquable sur la musique (signée du grand Youssou N’Dour) et sur une imagerie africaine jamais réduite aux clichés touristiques. Si Michel Ocelot sollicite le folklore local, c’est en connaisseur (il a lui-même grandi en Afrique), et avec un style très personnel. La palette de couleurs vives, la manière très particulière de faire se mouvoir les personnages, le jeu entre réalisme et abstraction, engendrent une expérience visuelle unique et marquante. Le tout soutenant une approche culturelle à la fois très respectueuse et très originale. A voir et à revoir en famille!

Kirikou et la sorcière, 20.40 sur Arte.

Film d’animation de Michel Ocelot, 1998.

Louis Danvers

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