Kamikazes

C’est au Japon qu’est né le terme kamikaze. Bien avant d’être utilisé pour décrire les bombes humaines qui défraient la chronique du terrorisme.

Kamikazes, documentaire de Peter Nicholson.

Ce mardi 28 juin à 22h10 sur La Une.

Aujourd’hui, le terme « kamikaze » évoque généralement au grand public un terrorisme islamiste utilisant la ceinture d’explosifs, la voiture piégée ou l’avion téléguidé sur des symboles ennemis pour mener à bien son djihad. On ignore souvent qu’il est né au XIIIe siècle, au Japon, en l’honneur d’une tempête ayant mis au tapis une flotte mongole prête à attaquer le pays du Soleil levant. Un typhon qui a été baptisé vent (kaze) divin (kami).

Une sentence céleste que le Japon espérait voir s’abattre sur l’armée américaine, au début des années 40, lors de la guerre du Pacifique, où ses visées expansionnistes ont été sérieusement contrariées. Au printemps 1945, suite à la prise d’Iwo Jima et de la bataille d’Okinawa, l’armée impériale est exsangue et désespérée, la supériorité des forces US est incontestable. Alors elle met au point une série de missions de la dernière chance. Des interventions exaltant la fibre patriotique nippone et l’attachement religieux du citoyen japonais à sa terre. Elle demande à ses jeunes recrues un engagement total à la cause: il faut être prêt à mourir. Elle organise des commandos suicides de pilotes, qui devront aller s’écraser, la carlingue bourrée d’explosif, sur les bâtiments navals américains (à l’époque, évidemment, la commande et le pilotage à distance n’existaient pas). Deux mille soldats japonais perdront la vie en infligeant de sérieux revers à leurs adversaires américains, dernier sursaut revigorant avant la capitulation.

Ce documentaire utilisant par endroits les codes de la fiction raconte comment un tel phénomène fut rendu possible, entre obsession de l’honneur et pression sociale, et ses conséquences psychologiques sur les troupes alliées. Un sujet assurément passionnant -plus que jamais d’actualité- raconté à grand renfort de témoignages, en particulier d’épouses de kamikazes. Dommage cependant que celles-ci aient été particulièrement mal doublées.

Myriam Leroy

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