Jon Stewart fait ses adieux à l’émission culte le « Daily Show »

Barack Obama sur le plateau du Daily Show de Jon Stewart en juillet 2015 © REUTERS/Kevin Lamarque
FocusVif.be Rédaction en ligne

Il informait et faisait rire une partie de l’Amérique depuis 16 ans, et même le président Obama ne voulait pas le voir partir: mais l’humoriste américain Jon Stewart présentera jeudi sa dernière émission télévisée satirique du Daily Show, au grand désespoir de ses fans.

Le contenu et les invités de cette dernière émission sur Comedy Central ont été soigneusement tenus secrets. Mais elle devrait durer une heure, le double d’habituellement.

« Que les choses soient claires, je ne suis pas en train de mourir », a récemment plaisanté l’intéressé, alors que ses centaines de milliers de fans se demandent comment ils vont pouvoir supporter la nouvelle campagne présidentielle, sans sa vision décapante de l’actualité politique quatre soirs par semaine.

Au fil des ans, Jon Stewart, New-Yorkais de 52 ans, drôle, impitoyable, et résolument de gauche, s’était fait une place unique dans le paysage audiovisuel américain, force d’influence au carrefour de la politique, du journalisme et du divertissement.

Parodie de journal télévisé, le Daily Show, concentré d’informations du jour, disséquait et décryptait les déclarations des hommes politiques et autres responsables, se moquait des couvertures parfois improbables des télévisions tout info, Fox News et CNN notamment, dénonçait l’hypocrisie et la bêtise. Et un invité quotidien était soumis au feu roulant de ses questions.

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Il était regardé en moyenne par 1,3 million d’Américains par jour, des centaines de milliers d’autres le regardant sur internet, notamment les jeunes, qui souvent boudent la politique et ne regardent pas les journaux télévisés.

Certains voyaient en lui un repère dans les moments de crise. « Le comique devenu conscience », titrait lundi le quotidien new-yorkais Daily News. « Pourquoi il est peut-être irremplaçable », exposait le magazine spécialisé Variety.

Jon Stewart était là après le 11 septembre 2001, incapable de contenir ses larmes et demandant aux téléspectateurs « est-ce que ça va? ». Lors de la première élection de George W. Bush en 2000, il se régale du recompte des voix, baptisé « Indécision 2000 ». Ses critiques répétées lors de la guerre en Irak contribuent à alimenter les doutes de certains Américains.

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En juin dernier, exceptionnellement grave, il dénonce l' »attaque terroriste » dans une église noire de Charleston, et fustige le drapeau confédéré.

Ses invités politiques voient en lui une plate-forme pour atteindre les jeunes. Mais ils en prennent régulièrement pour leur grade.

« Pourrez-vous un jour ne pas nous décevoir? », demande-t-il en 2014 à la chef de la minorité démocrate au Sénat Nancy Pelosi. « Dans quelle équipe sommes-nous au Moyen-Orient? Qui bombardons-nous? » demande-t-il le 21 juillet dernier au président Obama à propos de l’Iran.

« Comment les Etats-Unis pouvaient-ils ne pas y être? », interroge-t-il à l’antenne quand le président américain ne se rend pas à Paris pour la grande manifestation après le massacre de Charlie Hebdo.

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Au fil des ans, ses critiques lui ont aussi valu de solides inimitiés.

Fox News notamment a fait ses choux gras la semaine dernière de deux rencontre « secrètes » à la Maison Blanche en 2011 et 2014 avec le président Obama.

Idéaliste sceptique

Jon Stewart a ridiculisé l’idée de secret. « Le président m’a en gros houspillé pour rendre les jeunes Américains cyniques, et je lui ai dit que j’étais sceptiquement idéaliste (…) Est-ce que le président des Etats-Unis cherchait à m’influencer, ou m’intimider ou me flatter? Je pense que mmh mmmh, a ajouté Stewart. Est-ce que ça a marché? Peut-être. »

Que fera-t-il après le Daily Show, qui sera repris en septembre par le comédien sud-africain Trevor Noah?

« J’ai besoin de plus de flexibilité », avait-il confié en février expliquant que le Daily Show l’empêchait de voir ses deux enfants de 11 et 9 ans.

Après avoir réalisé en 2013 le film Rosewater, adapté de l’histoire du journaliste Maziar Bahari, il n’exclut pas de revenir au théâtre de stand-up, avec lequel il avait commencé dans les années 80, après une licence de psychologie.

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Le Daily Show lui a valu 22 Emmy Awards et deux Peabody Awards. Il peut aussi s’enorgueillir d’avoir été découvreur de talents. Son émission a servi à lancer plusieurs comiques devenus célèbres à la télévision américaine, dont Stephen Colbert, Larry Wilmore, Steve Carell et John Oliver.

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