Critique

Glee – Saison 2

Sur le principe de la cover entonnée à plusieurs, Glee déverse, au mieux, une copie presque conforme de la chanson originale, au pire, une soupe infâme et surproduite qui fait baigner les dents du fond.

Deux ans après son lancement, le succès de Glee nous laisse toujours aussi perplexe. D’abord parce que venant du père du corrosif Nip/Tuck, qui chapeaute cette série musicale, on s’attendait à davantage d’impertinence. Et qu’on se retrouve plutôt englué dans un marécage de bons sentiments et de politiquement correct sous couvert de comique teenager. Ensuite parce que l’argument de base de la série, la musique, frise ici l’indigence. Sur le principe de la cover entonnée à plusieurs, Glee déverse, au mieux, une copie presque conforme de la chanson originale, au pire, une soupe infâme et surproduite qui fait baigner les dents du fond. Dans ce premier épisode de la seconde saison, les membres de la chorale du lycée McKinley espèrent recruter de nouveaux adhérents en prouvant à leurs camarades que leur club n’est pas aussi ringard qu’il n’y paraît. Et exécutent donc leur version de l’imparable tube Empire State of Mind de Jay-Z dans la cour de récré: le hit qui claque devenant instantanément plus sirupeux qu’un gros loukoum. Cela étant, le public est en quête de diabète sucré: Glee est un phénomène hallucinant, engendrant tournées live, disques et audiences faramineuses. Britney Spears et Gwyneth Paltrow y sont d’ailleurs venues cachetonner cette saison.

On ne comprend pas grand-chose à la recette de cette mélasse, mais on lui accordera tout le même le bon goût d’avoir choisi des voix potables pour son doublage en français, exploit de plus en plus rare sous nos latitudes.

Myriam Leroy

GLEE, UNE SÉRIE FOX; CRÉÉE PAR RYAN MURPHY. AVEC LEA MICHELE, CORY MONTEITH, DIANNA AGRON. **

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