Critique

Frankenweenie (1984)

© Arte
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Tim Burton vient de réadapter son propre court-métrage. Arte en profite pour diffuser cette petite merveille annonciatrice d’une oeuvre passionnante.

COURT MÉTRAGE D’ANIMATION DE TIM BURTON. AVEC LES VOIX DE SHELLEY DUVALL, DANIEL STERN, BARRET OLIVER. 1984. ****

Ce mercredi 31 octobre à 14h25 sur Arte.

A l’heure où sort le nouveau et formidable film de Tim Burton, Frankenweenie, Arte a la très bonne idée de « ressusciter » le court métrage éponyme de 1984, dont il est la géniale extension. Le réalisateur alors âgé de seulement 26 ans travaillait au sein du studio Disney, où il a été engagé directement après ses études et où il a notamment travaillé sur des films comme Rox et Rouky ou Taram et le chaudron magique. Mais l’inspiration de Burton était bien différente des enseignements du précurseur que fut le grand Walt, des années auparavant. Et les deux courts métrages personnels que le studio l’autorisa à mener à terme ne furent jamais jugés dignes d’une diffusion publique par ceux qui en avaient financé la production! Trop originaux, trop macabres, Vincent (1982) et Frankenweenie (1984) allaient coûter sa place au jeune animateur… qui volera heureusement de ses propres ailes vers les cimes qu’on connaît! L’histoire racontée par Frankenweenie est celle d’un gamin dont le chien bien aimé Sparky est tué par une voiture. Inspiré par une expérience de biologie à l’école, Victor réussira à ramener l’animal à la vie, sous une forme quelque peu différente et pouvant inquiéter le monde extérieur. Cette version canine de Frankenstein, conçu comme un hommage aux grands films de monstres de la Universal dans les années 30, est un petit régal d’humour noir, d’étrangeté assumée mais aussi de tendresse, d’émotion. La matrice précoce et féconde d’un long métrage entrepris 30 ans plus tard par un cinéaste y retrouvant ce qu’il a de meilleur à nous faire partager. Les 29 minutes que durent ce pas si court métrage sont 29 minutes de bonheur, à savourer et à comparer au Frankenweenie de 2012. En pensant au superbe pied de nez fait par Burton à un certain studio d’animation toujours dominant, et qui ne sut pas déceler le potentiel grand public d’un gamin surdoué, devenu aujourd’hui un des artistes marquants de son époque…

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