Critique

Fierté gay

Le Cameroun condamne encore pénalement les « délinquants sexuels », comme on appelle les homosexuels là-bas. L’un d’eux témoigne: « Casser du pédé est devenu un sport national au Cameroun. »

FIERTÉ GAY, DOCUMENTAIRE DE DE SYLVAIN DESMILLE. ***
Ce lundi 7 mai à 23h10 sur La Une.

En juin 1969, un bar gay de Greenwich village (New York) subissait un énième assaut de la police. Le Stonewall Inn était certes la propriété de la mafia, ses clients, parmi les plus marginalisés de la communauté gay locale, l’ont une fois de plus pris pour eux. La résistance s’est muée en révolte. Ce qu’on appelle aujourd’hui les émeutes de Stonewall marquent un tournant dans le mouvement des droits civiques pour les homosexuels. Chaque année, des marches de la fierté gay, ou gay prides, sont organisées partout dans le monde, en commémoration de ces événements. En une quarantaine d’années, le regard de la société sur les homosexuels a évolué plus rapidement que dans toute l’Histoire de l’humanité. Comment, pourquoi? C’est le propos de ce documentaire, qui souligne néanmoins que les droits des gays restent fragiles dans 75% des pays du le monde, et que 87 Etats discriminent, enferment, castrent ou tuent des homos.

Le Cameroun condamne encore ainsi pénalement les « délinquants sexuels », comme on les appelle là-bas. L’un d’eux témoigne dans ce film: « Casser du pédé est devenu un sport national au Cameroun. »

Cependant, par chez nous (quand les épidémies de sida ne ravivent pas les phobies), il fait meilleur être gay. Des émissions de variétés à double sens et des films stéréotypés comme La cage aux folles on est passé à la hype. Aujourd’hui l’homo est prescripteur de tendances, au point où il devient difficile de les distinguer des hétéros qui évoluent dans leur sillon. Même si le cliché de la folle à plumes, adopté par dérision, cultivé par provocation existe encore. Un film utile.

Myriam Leroy

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