Critique

Et Hollywood créa la femme

Si le documentaire de Clara et Julia Kuperberg s’intéresse essentiellement au « chick flick », genre cinématographique à part entière, c’est à une réflexion plus globale sur la représentation de la femme dans les salles obscures qu’il nous invite.

ET HOLLYWOOD CRÉA LA FEMME, DOCUMENTAIRE DE CLARA ET JULIA KUPERBERG.

Ce samedi 18 février à 22h05 sur Arte.

Si le documentaire de Clara et Julia Kuperberg s’intéresse essentiellement au « chick flick », genre cinématographique à part entière, c’est à une réflexion plus globale sur la représentation de la femme dans les salles obscures qu’il nous invite. Le « film pour poulette » n’a pas toujours revêtu les couleurs de la comédie romantique traditionnelle. Des années 30 à nos jours, Hollywood a créé ses personnages féminins en fonction du contexte. Femme fatale ou vicieuse, femme au foyer ou aventurière, Bette Davis, Audrey Hepburn, Barbra Streisand, Meryl Streep, en passant par Vivian Leigh et son personnage clé de Scarlett O’Hara: les archétypes se sont succédés au fil des années, permettant au sexe faible de s’identifier à l’écran. Construit de manière on ne peut plus classique (entretiens avec des spécialistes et extraits), le film nous confronte notamment à cette espèce d’évidence martelée sur les toiles hollywoodiennes: quel que soit son parcours professionnel, quel que soit son environnement social, le devenir de la femme est toujours romantique, toujours lié à la rencontre d’un prince charmant, histoire de se marier et d’avoir plein d’enfants (après le générique). C’est donc une réflexion plus globale sur la position et la perception de la femme dans la société occidentale qui est menée au travers d’exemples comme Mildred Pierce, Jezebel, Sabrina, Notting Hill ou… Sex and the City. Devant la fadeur récurrente des personnages féminins du cinéma actuel, ce sont bel et bien les séries télé qui ont repris le flambeau de l’audace, en présentant, via le plus féministe des shows modernes, une flopée de nanas bien décidées à dicter elles-mêmes leur devenir sentimentalo-sexuel.

Guy Verstraeten

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