Critique

Erwin Wurm: l’artiste qui avale le monde

© Erwin Wurm
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Artiste autrichien, fils de flic, Erwin Wurm est ce drôle de personnage qui se fit remarquer avec ses Dust Pieces. Sculptures sous cloche ou à même le sol intégrant comme seule composante la poussière.

DOCUMENTAIRE DE LAURIN MERZ. ***

Ce mercredi 30 janvier à 22h20 sur Arte.

Artiste autrichien, fils de flic, Erwin Wurm est ce drôle de personnage qui se fit remarquer avec ses Dust Pieces. Sculptures sous cloche ou à même le sol intégrant comme seule composante la poussière. Le clip du Can’t Stop des Red Hot Chili Peppers est un hommage à son travail et aux One Minute Sculptures. Pour ces oeuvres participatives, Wurm demande aux visiteurs de prendre la pose. De s’allonger avec un pied de chaise sur l’oeil ou une valise sur le dos. De s’asseoir sur des balles de tennis ou de se mettre un sceau sur la tête. Quand ce n’est pas de se glisser une bouteille entre les jambes ou des cornichons entre les doigts de pieds.

« Exposer dans une galerie, c’est s’amputer. Ne montrer qu’une fraction de son travail », a-t-il coutume de dire. D’une expo à Pékin à son domicile et atelier de Limberg en passant par New York, Moscou, Vienne et Paris, de la maison de son enfance reconstituée amincie à ses voitures et habitations boursouflées et parlantes sans oublier ses créations autour du vêtement, ce documentaire de Laurin Merz donne un large aperçu de son oeuvre, son esprit et sa méthode. Wurm, qui perçoit tout comme des sculptures, a fait entrer dans son travail des choses qu’on nie souvent comme la vulnérabilité, la gêne, le ridicule et la faiblesse. Portait d’un artiste contemporain accessible, ludique, pop et gentiment fêlé.

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