De Zhang Yimou à Alien: Covenant, 17 choses à voir à la télé cette semaine

Life © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

En télé, en Blu-ray ou encore en VOD, voici dix-sept films, documentaires et séries à ne pas rater dans la petite lucarne, du 30 septembre au 6 octobre.

1. En télé, sur Arte +7, Auvio…

CANNABIS SUR ORDONNANCE

Documentaire de Raphaël Hitier. ***(*)

Samedi 30/9, 22h35, Arte.

De Zhang Yimou à Alien: Covenant, 17 choses à voir à la télé cette semaine
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Marijuana, chanvre indien, ganja, herbe, weed… Quel que soit le nom qu’on lui donne, le cannabis est souvent associé aux plaisirs artificiels et illicites qui font planer. Le documentaire de Raphaël Hitier s’intéresse cependant à son autre visage stupéfiant: son usage thérapeutique. Megan va acheter de la weed pour soulager sa fille qui souffre d’une épilepsie très sévère, résistant aux traitements classiques. Elle était à une centaine de crises par jour et en soins palliatifs quand ses parents se sont mis à la traiter au cannabis. Aujourd’hui, elle va beaucoup mieux grâce à quelques gouttes quotidiennes d’une huile sans effets euphorisants ou psychotropes. Pointé du doigt au XXe siècle comme une porte d’entrée vers des drogues dures, le canna a désormais sa place en pharmacie. Un retour aux sources puisqu’il était jadis (un siècle après Jésus-Christ chez les Chinois, déjà) utilisé pour ses vertus médicales. Sclérose en plaques, maladie de Crohn, douleurs chroniques ou encore cancer: dans quels cas l’usage du cannabis est-il indiqué? À qui le prescrire, à quelle dose et comment le prendre? Réponse passionnante en provenance notamment du Colorado et son Realm of caring -le top de la recherche scientifique dans le domaine- ainsi que d’Israël, où il est devenu le produit phare d’une nouvelle filière médicale. Avec des essais en cours sur Parkinson, l’autisme et la polyarthrite… Uh cannabis!

J.B.

LES DESSINS D’YVES SAINT LAURENT

Documentaire de Loïc Prigent. ***

Dimanche 1/10, 23h05, Arte.

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Yves Saint Laurent n’a pas seulement créé la robe Mondrian, les collections mythiques de 1958 ou 1971, les plumes d’autruche flamboyantes de Zizi Jeanmaire, reinventé le smoking, la femme moderne… il les a aussi dessinés d’un coup de crayon nerveux, vivace et précis. La Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent ouvre sa boîte de Pandore: des archives contenant des milliers de dessins, préservés comme des reliques. Joliment animés par Loïc Prigent, commentés par Bergé et les employés de la maison, les croquis (certains érotiques) retracent un pan d’histoire de la haute couture (YSL a été directeur artistique de Dior de 1958 à 1960). Et cette personnalité toujours énigmatique, capable, pour une séquence télé en 58, de donner vie à une silhouette sur un tableau en quelques secondes, mais aussi de raturer avec mépris les propositions de ses collaborateurs, agrémentées de commentaires teigneux. Cette marque de tyrannie, travestie en exigence par les intervenants enamourés, crée bien involontairement le malaise. Et révèle un récit hagiographique qui ne manque pourtant pas de poésie.

N.B.

CAUGHT

Drame de Max Ophüls. Avec James Mason, Barbara Bel Geddes, Robert Ryan. 1949. ****

Dimanche 1/10, 00h20, France 3.

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Max Ophüls est un des plus grands créateurs du 7e art. La Ronde (1950), Le Plaisir (1952), Madame de (1953) et Lola Montès (1955) ont achevé sa trajectoire sur le mode chefs-d’oeuvre. Mais le cinéaste français d’origine allemande avait aussi brillé aux États-Unis, où il s’était réfugié en 1940 pour échapper aux persécutions antisémites nazies. Un an après le sublime Letter from an Unknown Woman (1948) adapté de Zweig, il signait un cocktail de « women’s picture » et de film noir, deux genres alors en plein épanouissement à Hollywood. Ophüls y met en scène une jeune femme, Leonora, qui rêve de réussite sociale et qui va se retrouver prise au piège d’un mariage avec un homme riche, séduisant et manipulateur. Caught est admirablement photographié par Lee Garmes (Oscar 1932 pour Shanghaï Express). Max Ophüls y met son raffinement, son style visuel fluide et caressant, au service d’un suspense angoissant.

L.D.

VEWS

Journal télévisé présenté par Eric Boever ou Laurent Henrard.

Lundi 2/10, 22h30, La Deux.

De Zhang Yimou à Alien: Covenant, 17 choses à voir à la télé cette semaine
© RTBF

Géniale trouvaille ou fausse bonne idée? La RTBF bouscule ses habitudes (c’est déjà pas si mal) et revoit sa manière de traiter l’info. Avec Vews, de courtes « vidéos d’actualité sous-titrées, destinées en priorité au Web » et des angles à première vue décalés, Reyers s’attaque en priorité aux jeunes de 18 à 35 ans qui cherchent à porter un autre regard sur l’information. Bye-bye le 12 minutes. Les capsules qui seront dévoilées en journée sur les réseaux sociaux, le site info de la chaîne et Auvio seront désormais compilées tous les soirs dans un journal télévisé tourné dans un studio virtuel et présenté en alternance par Laurent Henrard et Eric Boever. Au programme, nous dit-on, des vidéos enrichies par des directs, du décryptage et de la découverte. De quoi rendre plus floues et poreuses encore les frontières entre le web et la télé.

J.B.

JU DOU

Drame de Zhang Yimou. Avec Gong Li, Li Baotian, Li Wei. 1990. ****(*)

Lundi 2/10, 23h35, Arte.

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Avant de rentrer dans le rang et de devenir un artiste (brillamment) décoratif, apprécié du pouvoir chinois (1), Zhang Yimou fut un jeune cinéaste audacieux, passionnant, défiant les tabous avec une force rare. Après Sorgho rouge (1988), évoquant la guerre sino- japonaise des années 1930 avec une cruauté fulgurante, il réalisait ce Ju Dou érotique et violent, aux images férocement sensuelles. Dans la Chine des années 1920, une jeune femme y est achetée comme épouse par un vieil homme pervers, dont elle aimera le fils adoptif, lui aussi martyrisé par le mari sadique. Dans le creuset torride d’un huis clos étouffant, Zhang Yimou fait brûler ses images et magnifie sa splendide interprète Gong Li. Avec elle, il formera un couple symbole de contestation… avant de se limer les dents et de devenir un réalisateur au style élégant mais vidé de substance.

(1) Il mit en scène la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin (2008), en remplacement d’un Steven Spielberg qui avait renoncé au job pour dénoncer les violations des droits de l’homme par le régime

L.D.

EYEWITNESS

Série créée par Adi Hasak. Avec Julianne Nicholson, Tyler Young, James Paxton, Gil Bellows, Warren Christie. ***(*)

Mardi 3/10, 20h30, Be Series.

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Les polars scandinaves qui font l’objet d’adaptation à la télé américaine se suivent avec une régularité de métronome. Après The Killing et Bron, c’est au tour de la suédo-norvégienne Øyevitne (Diffusé sur Arte sous le titre Témoin sous silence) de prendre racine dans l’Amérique profonde. L’histoire démarre lorsque deux garçons, Lukas et Philipp, qui épanchent leur attirance mutuelle à l’abri des regards indiscrets, deviennent les témoins d’un triple meurtre avant de s’échapper de justesse. Tétanisés par la peur des représailles et la crainte de devoir avouer leur homosexualité, ils vont se murer dans le silence. Mais la mère adoptive de Philipp, le Sheriff Helen Torrance, mène l’enquête alors que l’étau se resserre sur les deux ados et que les implications de l’affaire se révèlent plus complexes que prévu, mêlant une enquête du FBI, des trafiquants de drogue, un réseau pédophile et un tueur pressé d’éliminer les témoins gênants. Julianne Nicholson (Boardwalk Empire, Masters of Sex) reprend le rôle joué par Anneke von der Lippe dans la version originale: une femme mue par le sens du devoir et une intelligence émotionnelle éprouvés par la dureté impitoyable d’une réalité lugubre et violente. Moins glaçante et plus viscérale, dynamisée par une réalisation qui joue avec la profondeur de champ, Eyewitness parvient, chose rare, à surpasser son modèle.

N.B.

LES ENFANTS DE DAECH

Documentaire de Dorothée Lépine et Seamus Haley. ***

Mercredi 4/10, 20h50, France 5.

De Zhang Yimou à Alien: Covenant, 17 choses à voir à la télé cette semaine
© DR

En 2015, un petit Toulousain de 12 ans est reconnu par ses camarades de classe, mis en scène dans une effroyable vidéo de propagande de Daech diffusée à la TV, où il exécute un prisonnier. Comment gérer cela en tant que prof, éducateur, parent? La stupeur et l’effroi règnent dans ce documentaire qui raconte les enfants enrôlés de force parmi les opposants, endoctrinés par leurs parents ou fruits de mariages forcés, devenus des bombes à retardement. Les rescapés marqués par la violence et rendus brisés à leurs familles. L’historien Fabrice d’Almeida rappelle que l’utilisation d’enfants soldats n’est pas nouveau dans les guerres, de l’Afrique à l’Amérique du Sud en passant par le Caucase, et que les projets natalistes et virilistes sont une grande tradition des régimes de conquêtes. Boris Cyrulnik décrypte le mécanisme universel d’embrigadement, y compris parental, et le dur chemin vers la résilience, une lueur d’espoir dans un document monolithique et éprouvant.

N.B.

CRASHING

Série créée par Pete Holmes. Avec Pete Holmes, Lauren Lapkus, Artie Lang, Sarah Silverman. **(*)

Jeudi 5/10, 21h00, Be 1.

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À ne pas confondre avec la série homonyme anglaise, signée de la géniale Phoebe Waller-Bridge, la bien américaine Crashing a été créée pour HBO par Pete Holmes, stand-upper qui y tient le rôle principal. Celui d’un aspirant comique qui joue le tout pour le tout après que sa femme l’ait quitté, lassée d’être délaissée tous les soirs pour les planches miteuses et les spotlights blafards. Même si Judd Appatow y a trempé ses doigts, cette série qui se veut comique passe de situations déjà vues en répliques déjà entendues. Doutes, blagues, bides, rires, re-bides, re-doutes. Si Seinfeld, Louie et le plus récent I’m Dying up here ont brillé dans le rendu du stand-up au petit écran, Crashing ressemble à une tentative creuse d’exploiter, aidé de quelques amis célèbres, une rampe de lancement vers la notoriété. Difficile d’être amusé ou touché par les lamentations de ce trentenaire blanc et fade qui entend faire rire de ses failles peu profondes. Mieux vaut guetter l’arrivée prochaine de Guillermo Guiz sur les petits écrans.

N.B.

LE ROUNDUP FACE À SES JUGES

Documentaire de Marie-Monique Robin. ****

Jeudi 5/10, 22h20, La Une.

De Zhang Yimou à Alien: Covenant, 17 choses à voir à la télé cette semaine
© DR

Ils sont agriculteurs, avocats, médecins, experts scientifiques ou parents, venus des cinq continents avec la ferme intention de témoigner des dégâts sanitaires et environnementaux causés par Monsanto, leader mondial des semences transgéniques et concepteur du Roundup, herbicide le plus vendu au monde. Ils partagent la même colère face à la désinvolture et l’impunité du groupe agro-industriel qui menace l’intégrité des écosystèmes du globe. Cette indignation nourrit leur devoir d’alerte face au génocide silencieux engendré par le glyphosate, principe actif de ce poison dont 800.000 tonnes ont été répandues en 2016. Une science indépendante et rigoureuse clame haut et fort que le consortium multimillionnaire a subrepticement manipulé la science. Ce tribunal historique, qui a permis de donner une portée planétaire à la voix des victimes, a prononcé un tranchant avis consultatif d’autorité, afin de faire reconnaître le crime d’écocide et la responsabilité du géant industriel. Le documentaire de Marie-Monique Robin, méticuleux et rationnel, est tout bonnement d’utilité publique.

M.U.

UN CIEL RADIEUX

Téléfilm de Nicolas Boukhrief. Avec Léo Legrand, Dimitri Storoge, Armande Boulanger, Marie Kremer, Isabelle Renauld. ***

Vendredi 6/10, 20h55, Arte.

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© DR

À deux doigts du break, du burn-out, d’un licenciement ou des trois à la fois, Vincent ne compte plus ses heures au travail et ne voit que peu sa femme et sa fille. Alors qu’il roule, tard, vers chez lui, il percute Léo, un jeune motard. À l’hôpital, Vincent se réveille dans le corps de Léo tandis que sa propre enveloppe physique gît à la morgue. Visité par le fantôme de Léo, Vincent doit recoller les morceaux de deux vies, avant de dire adieu à l’une d’elles. Nicolas Boukhrief transpose le manga héponyme de Jiro Taniguchi dans la banlieue d’une ville froide et impersonnelle du Nord de la France, où les vies humaines sont mornes et interchangeables. Difficile d’adapter Taniguchi et son quotidien résigné, où la transcendance et le surnaturel se révèlent avec fluidité dans la contemplation de l’ordinaire. Un langage visuel d’une grande subtilité qui ne s’accommode pas aisément de celui, plus bavard, du téléfilm. Cette honnête tentative vaut surtout pour le jeune Léo Legrand, qui assume plutôt bien cette identité double, évanescente en pleine rédemption.

N.B.

CLAUDE FRANCOIS, L’OMBRE AU TABLEAU

Documentaire de Daisy D’Errata et Karl Zero. ****

Vendredi 6/10, 23h10, Arte.

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© DR

Qui était vraiment Claude François, ce héros populaire qui collectionnait les tubes et les conquêtes? Fit péter les paillettes et fait encore danser la France? Cet homme qui fut repris par Sinatra et Sid Vicious (Comme d’habitude) et s’électrocuta à seulement 39 ans dans sa salle de bains? Karl Zero et son épouse Daisy D’Errata se plongent dans la vie et le mythe du blondinet à l’existence survoltée. Avec son sens de l’humour (mais pas trop) et son goût pour le scandale (du moins les sujets touchy), le tandem signe un portrait rythmé et fascinant de Cloclo. Après une série Dans La Peau sur Chirac, Bush, Sarko, Poutine et Castro, le binoclard révélé par Nulle Part Ailleurs s’est lancé en 2015 dans une nouvelle série de documentaires: L’Ombre au Tableau. Dans la foulée de Trenet et de Montand, il s’attaque au Lapin Duracell de la chanson française. À cet homme plus ombrageux que son image. Cette star alternant coups de foudre et de sang qui pouvait éventrer une caravane à coups de pied et de poing. Son arrangeur Jean-Claude Petit, Dani, une ex-Clodette, Alain Chamfort, des fans ou encore Yann Moix, l’auteur et réalisateur de Podium, racontent le Staline des plateaux, tyrannique et despotique. Le grand maniaque qui voulait tout maîtriser. Ses relations avec de très jeunes filles (dont il ne se cachait pas) et son magazine de charme Absolu (il essayait de devenir une espèce de David Hamilton). Mais aussi l’incompréhension totale dont il fut victime auprès de l’élite culturelle.

J.B.

2. En DVD, Blu-ray, en VOD, sur Netflix…

LIFE

De Daniel Espinosa. Avec Jake Gyllenhaal, Rebecca Ferguson, Ryan Reynolds. 1h44. Dist: Sony. ***

ALIEN: COVENANT

De Ridley Scott. Avec Michael Fassbender, Katherine Waterston, Danny McBride. 2h02. Dist: Fox. **(*)

Faut-il forcément toujours préférer l’original à la copie? Ébauche de réponse avec les sorties simultanées de Alien: Covenant et Life au rayon Blu-ray.

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Splendeur crépusculaire et séminale, Alien (Ridley Scott, 1979) a engendré une véritable généalogie de suites, spin-offs et autres prequels. Mais le film a aussi ouvert la voie pour toute une série d’héritiers spirituels. Dernier exemple en date: Life, de Daniel Espinosa, huis clos spatial situant son action dans une station internationale embarquant à son bord une forme de vie unicellulaire découverte sur Mars, son équipage de scientifiques réalisant bientôt à ses dépens que celle-ci est plus intelligente, et donc dangereuse, qu’il n’y paraît… L’influence du survival malsain de Scott est ici assumée jusque dans le lettrage du générique de début, « alienesque » au possible, et la suite, qui cite encore le Re-Animator de Stuart Gordon, joue -plutôt bien- du même principe paradoxal: la claustrophobie dans l’immensité sidérale. Si Espinosa se plaît à dire que l’extraterrestre de Life, quelque part, c’est Trump (l’humanité court à sa propre perte en pensant naïvement pouvoir dompter le monstre qu’elle a créé), le film affiche de toute évidence une portée politico-métaphysique limitée, pour un résultat tenant du simple thriller horrifique, modeste dans ses ambitions mais toujours efficace.

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Une modestie qui n’est pas près d’étouffer le Alien: Covenant de Ridley Scott, justement, sixième, voire huitième (si l’on compte les spin-offs Alien vs. Predator et Alien vs. Predator: Requiem), installation dans l’univers de la franchise. Cette suite du prequel Prometheus renoue pourtant brillamment avec une certaine idée du vertige le temps d’une première partie viscérale et anxiogène à souhait, avant d’emmener maladroitement ses enjeux sur le terrain miné de la pseudo-philosophie et de l’existentialisme pour les nuls, questionnant la frontière entre le biologique et le mécanique, le néant et l’absolu, avec ses gros sabots de marchand de soupe cosmique. Pièce maîtresse de Prometheus, Michael Fassbender en fait alors des caisses et le film, bavard, indigent, inutilement solennel, surexplicatif au possible, ne suggère plus rien, s’étale, se répand, dans sa banalité la plus prosaïque. Semi-plantage au box-office mondial, Covenant aura pourtant bien droit à une suite, qui pourrait se tourner dès l’an prochain. Est-ce bien raisonnable?

Nicolas Clément

HARRY BENSON: SHOOT FIRST

De Matthew Miele et Justin Bare. 1h27. ***(*)

Dist: Twin Pics.

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Harry Benson aspirait à se rendre en Afrique –« j’étais un photographe sérieux », souligne-t-il- lorsque son journal, le Daily Express, le dépêcha, un jour de 1964, auprès des Beatles, à Paris, pour une série de clichés. Une bataille d’oreillers plus loin, et son destin était tracé, qui allait en faire l’un des portraitistes les plus prisés de célébrités appréciant sa touche vibrante et intime (de Mohammed Ali à Liz Taylor en passant par Bill Clinton ou… Donald Trump), en plus d’être un photoreporter exerçant son regard aiguisé de l’assassinat de Bob Kennedy au drame des réfugiés en Somalie. Parcours au coeur d’un documentaire passionnant, superposant aux photos iconiques de l’artiste écossais des commentaires et interviews éclairants.

J.F. PL.

IN DUBIOUS BATTLE

De et avec James Franco. Avec Nat Wolff, Robert Duvall, Selena Gomez. 1h49. ***(*)

Dist: Universal.

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Fan inconditionnel de John Steinbeck, James Franco avait déjà monté Of Mice and Men sur les planches de Broadway avant de signer cette adaptation de In Dubious Battle pour le grand écran. Mal reçu par la critique outre-Atlantique, le film, au casting ronflant, ne manque pourtant pas d’arguments, qui chronique le soulèvement d’ouvriers migrants exploités dans des vergers californiens au début des années 30. La fin justifie-t-elle toujours les moyens? Plus qu’à la lutte sociale qui conduira à la naissance des syndicats, c’est à l’ambiguïté morale inhérente aux meneurs des fauteurs de troubles que s’intéresse cette tragédie chorale tout sauf manichéenne, aux résonances on ne peut plus actuelles.

N. C.

THE SPACE BETWEEN US

De Peter Chelsom. Avec Asa Butterfield, Britt Robertson, Gary Oldman. 1h55. **

Dist: Remain in Light.

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Auteur, par le passé, des aimables Serendipity et Hector and the Search for Happiness, Peter Chelsom s’essaye, avec The Space Between Us, à la romance adolescente. Soit l’histoire de Gardner (Asa Butterfield), né et élevé sur Mars dans le plus grand secret, et débarquant sur Terre âgé de 16 ans pour partir à la recherche de son père, avec le concours de Tulsa (Britt Robertson), sa correspondante à distance… Au départ d’un postulat hautement improbable, Chelsom signe une bluette convenue, mixant sans éclat romantisme teen, road movie et science-fiction. Si Asa Butterfield (Hugo) y tire plutôt joliment son épingle du jeu, on se demande ce qu’est allé faire Gary Oldman dans semblable guimauve…

J.F. PL.

MEDICINE FOR MELANCHOLY

De Barry Jenkins. Avec Wyatt Cenac, Tracey Heggins, Elizabeth Acker. 2008. 1h28. ***(*)

Disponible sur Universciné.

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Medicine for Melancholy, derrière ce titre prometteur se cache le premier long métrage (inédit) de Barry Jenkins, découvert voici quelques mois avec l’excellent Moonlight, Oscar du meilleur film, parmi une myriade d’autres distinctions. Largement passé inaperçu à l’époque, en 2008, ce film ostensiblement fauché, disponible désormais en VOD, mérite assurément que l’on s’y arrête. Jenkins y trace, dans un noir et blanc tendant à la monochromie à l’exception d’une brève parenthèse en couleurs, le portrait d’un couple de jeunes Afro-Américains, Micah et Jo, hipsters dans la vingtaine -il installe des aquariums et conseille ses clients dans le choix de poissons exotiques; elle crée des T-shirts floqués du nom de réalisatrices, et s’affiche en modèle (Barbara) Loden- dont la rencontre d’un soir, censée se terminer au saut du lit, s’étire dans la torpeur d’un dimanche de gueule de bois à San Francisco. Un garçon, une fille, une ville et de multiples possibilités, pour une séduisante proposition de cinéma explorée, dans un premier temps, au rythme indolent d’une balade à bicyclette. Laquelle les conduira notamment au Musée de la Diaspora africaine, manière aussi d’amener cette déambulation amoureuse en terrain « politique » sensible, le film questionnant, l’air de rien ou presque, le fait d’appartenir à une minorité dans une ville par ailleurs en cours de gentrification. Perspective qui, ajoutée à l’alchimie de Wyatt Cenac et Tracey Heggins, une bande-son de choix (rendant notamment hommage au Vendredi soir de Claire Denis) et la photographie de James Laxton (chef-opérateur de Moonlight également), achève de faire de ce film modeste en apparence une réussite pleine de charme et d’esprit.

J.F. PL.

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