De bien faibles invincibles

La nouvelle série produite par Arte démarrait hier en seconde partie de soirée. Deux épisodes étaient programmés. Les invincibles ont clairement eu du mal à convaincre. On a vu le premier épisode.

La nouvelle série produite par Arte démarrait hier en seconde partie de soirée. Deux épisodes étaient programmés. Les invincibles ont clairement eu du mal à convaincre. On a vu le premier épisode.

C’est l’histoire de quatre potes, amis depuis leur enfance. Ils sont trentenaire, en couple et vivent à Strasbourg. Nos compères se réunissent et passent un pacte: vendredi, 21H, ils largueront leur copine du moment…

Les invincibles version Arte est adaptée d’une série homonyme québécoise. La volonté était clairement de créer pour la première fois en France un programme destiné aux adulescents, ces personnes qui ne veulent pas franchir le pas de l’adolescence et de s’assumer en tant qu’adulte.

Le fait qu’Arte se base d’une fiction d’Outre-Atlantique démontre qu’actuellement le monde de la série en France est largement dépassé. Les Navarro et Julie Lescaut ne sont plus à la mode. On peut se demander combien de temps encore tiendra Mimie Mathy avec Joséphine, ange gardien. Et les dernières séries françaises policières sont très clairement influencées par les grands standings américains qui cartonnent dans nos contrées. Et ce n’est pas certainement avec Les invincibles que cela va s’arranger.

Soyons clairs, d’emblée, on sent que ça va mal se passer. D’ailleurs Hassan, un des personnages, le dit lui-même: « je le sens pas les gars. » Et franchement nous non plus! Au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, les doutes se transforment en certitude. La série passe complètement à côté de son sujet et n’est pas à la hauteur de son ambition.
Si l’idée de s’adresser à un public abordant la trentaine est louable, il est quand même un défaut notoire à constater. La façon de vivre des personnages, leurs caractéristiques mais aussi certains traits de leur caractère sont typiquement nord-américains. En transposant le tout, Arte a raté le coche et a oublié « d’européaniser » les caractères.

Les acteurs jouant les quatre compagnons ne sont pas non plus ce qui se fait de mieux en terme de talent pur. Le début est même effrayant tant le niveau est proche d’Hélène et les garçons. Fort heureusement, ça fonctionne mieux par la suite et certains acteurs finissent par devenir attachants. Notons les présences de Lou Doillon et Clémentine Célarié.

Côté gags, ce n’est spécialement folichon non plus. Ils tombent généralement à l’eau et on esquisse rarement quelques sourires. Mais soyons sport, certains fonctionnent et nous pourrons noter la référence faite à Cindy Sanders et à sa phrase désormais culte: « Cindy, c’est Cindy et Céline, c’est Céline« .

Pour conclure, on notera toutefois quelques idées intéressantes comme les passages sous forme de dessins et faisant référence à des séries passant à l’époque du Club Dorothée ou les moments où les comédiens visent clairement le spectateur en s’adressant à la caméra. L’ensemble demeure toutefois très brouillon.

Pour les plus courageux, le premier épisode:

Benoît Ronflette (Stg)

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