Critique

Camille Claudel

Jour et nuit, Camille Claudel s’adonne à sa passion, la sculpture. Son rêve: entrer dans l’atelier du grand maître Rodin. Quand enfin elle y parvient, elle lui démontre tout son talent et sa détermination à travailler avec lui. Rodin engage comme apprentie celle qui va devenir sa maîtresse.

Bruno Dumont prépare actuellement, avec Juliette Binoche dans le rôle principal, un nouveau film sur Camille Claudel. Voici presque un quart de siècle, déjà, Bruno Nuytten signait un premier film prenant pour sujet la peu banale et tragique destinée de cette artiste à fleur de peau, avec dans le personnage titulaire une bouleversante Isabelle Adjani. Directeur de la photographie de formation, Nuytten a été le compagnon de l’actrice dans la vie, et il est probable que cette connaissance intime (ils ont eu un enfant ensemble) leur a permis, à lui comme à elle, d’atteindre un point d’incandescence particulièrement brûlant. Adjani trouve les accents les plus expressifs pour tracer le portrait de la sculptrice douée, soeur cadette de l’écrivain Paul Claudel, éprise d’un collègue aussi prestigieux que (nettement) plus âgé qu’elle: Auguste Rodin. L’internement psychiatrique dont Camille fit l’objet, après avoir subi nombre de pressions et d’exclusives, reste source de controverse, un petit siècle plus tard. Le film de Bruno Nuytten ne cache pas son admiration pour une héroïne incomprise, victime de son nom et d’une époque peu accueillante au génie féminin, surtout quand il prenait des allures quelque peu « scandaleuses »… Face à la lumineuse Adjani, Gérard Depardieu campe avec force un Rodin très crédible.

Louis Danvers

CAMILLE CLAUDEL, DRAME BIOGRAPHIQUE DE BRUNO NUYTTEN. AVEC ISABELLE ADJANI, GÉRARD DEPARDIEU, FRANÇOIS BERLÉAND. 1987. ***

Ce dimanche 18 septembre à 20h40 sur Arte.

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