C’est arrivé près de chez vous, Narcos, Blade Runner… 17 choses à voir à la télé cette semaine

C'est arrivé près de chez vous © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

En télé, sur Netflix, en Blu-ray ou en VOD, voici douze films, documentaires et séries à ne pas rater dans la petite lucarne, du 23 au 29 septembre.

1. À la télé, sur Arte +7…

VOX POP

Magazine d’information présenté par John Paul Lepers. ****

Samedi 23/9, 20h05, Arte.

C'est arrivé près de chez vous, Narcos, Blade Runner... 17 choses à voir à la télé cette semaine
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Formule remodelée pour le magazine européen d’Arte. Le Vox Pop nouveau est arrivé. Comme toujours depuis sa création il y a trois ans et demi, l’émission présentée par John Paul Lepers s’interrogera sur les grandes questions qui agitent le vieux continent mais elle traitera désormais à parts égales les deux débats de chaque numéro. Le premier sous la forme d’une enquête approfondie. Le second à travers l’interview d’un invité. Ce samedi, Vox Pop s’attaque à l’épineux sujet de l’héritage. Est-il dépassé? Faut-il abolir ce système qui creuse les inégalités et fige le monde dès le berceau? L’Europe dans toute sa diversité… En Belgique, en 2015, l’état a gratté trois milliards d’euros sur les transferts de patrimoine. Soit 0,7 % de son PIB. Un record mondial. Là où au Portugal, en Autriche, en Irlande et en Suède, on ne prend pas un centime aux héritiers. Dans sa deuxième partie, l’émission toujours aussi passionnante parlera du retardement de la dégénérescence et de transhumanisme écologique avec Nick Bostrom, philosophe et scientifique suédois questionnant l’intérêt de l’immortalité. De quoi mieux réfléchir l’Europe et son avenir…

J.B.

LAUREN BACALL, OMBRE ET LUMIÈRE

Documentaire de Pierre-Henry Salfati. ***(*)

Dimanche 24/9, 22h30, Arte.

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Comment une gamine de pauvres immigrés née dans le Bronx et élevée dans les rues de Brooklyn est-elle devenue une star hollywoodienne au charme magnétique et au regard de braise? Comment Betty Joan Perske s’est-elle métamorphosée en Lauren Bacall et a-t-elle formé avec Humphrey Bogart, à l’écran comme à la ville, l’un des couples les plus mythiques du septième art? C’est un peu ce que raconte, en même temps que sa vie sentimentale, le documentaire de Pierre-Henry Salfati. La fille qui rêvait d’être comme Bette Davis « mais au théâtre ». La beauté découverte en couv’ d’un magazine alors qu’elle joue une femme vampire devant la Croix-Rouge. La débutante qui n’avait jamais tourné un seul film avant d’y être préparée pendant un an par Howard Hawks, Pygmalion qui la transforma en femme fatale et modela sa voix éraillée… Un docu très classique qui doit beaucoup aux entretiens d’archives laissant transparaître toute sa personnalité.

J.B.

LES ÉTERNELS

Documentaire de Pierre-Yves Vandeweerd. ***(*)

Lundi 25/9, 00h35, Arte.

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« On appelle éternels ceux qui souffrent de la mélancolie d’éternité. Convaincus que la mort ne peut avoir raison de leurs vies, ils se croient condamnés à errer dans l’attente du jour où ils seront libérés de leur existence. » Ainsi le réalisateur Pierre-Yves Vandeweerd explique-t-il le geste cinématographique posé dans ce film à haute valeur symbolique, qui donne visages et corps aux tragédies invisibles du Haut-Karabagh, enclave arménienne d’Azerbaïdjan. Démuni d’une partie de sa population lors du génocide de 1915 et en proie à un conflit qui le flétrit depuis la chute de l’URSS et la proclamation de son indépendance en 1991, le pays agonise depuis lors, loin des regards. Ruines, bourgades désertées, tranchées et routes d’un vide glacial, courses enneigées vers le néant… les images sont éprouvantes. La voix off, qui emprunte aux poésies de l’artiste Yéghiché Tcharents (mort en 1937 sous la répression stalinienne) retrace le destin de ces éternels qui mourraient d’indifférence si la caméra de Vandeweerd ne rendait leur présence à l’écran si nécessaire.

N.B.

LES FESTIVALS D’ÉTÉ: DES VILLES SOUS HAUTE SURVEILLANCE

Documentaire de Julie Benzoni. **(*)

Mardi 26/9, 20h35, La Deux.

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« Chaque été, de petites cités paisibles se transforment en temples de la fête. Les extravagances sont permises, même encouragées. Pendant certains concerts, les débordements de la foule peuvent prendre une tournure dramatique. Malaises et évanouissements en série. Fiesta, soleil, alcool et drogue: un cocktail redoutable que certains festivaliers paient au prix fort. » Le ton est d’emblée donné. Ce documentaire sur les grands rassemblements musicaux estivaux est moins une enquête de fond sur la sécurité qu’un bazar vaguement sensationnaliste et vraiment fourre-tout se promenant de Tomorrowland (et ses logements de luxe avec terrasse privée et jacuzzi, comptez 40.000 euros) aux Vieilles Charrues, de la Fête de la Tomate à Buñol au festoche interceltique de Lorient. Des flics aux services médicaux en passant par le père un peu angoissé de laisser sa fille pieuter au camping et la mère qui loue des parcelles de son jardin pour planter une tente, ce programme M6 est une immersion sans intérêt et sans point de vue d’une heure et demie dans les coulisses d’un phénomène de société. Insignifiant.

J.B.

LA RANÇON

Documentaire de Rémi Lainé. ***(*)

Mardi 26/9, 20h50, Arte.

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L’expansion du monde des affaires a introduit de nouveaux signes de richesse dans des régions où la disparité entre immensément riches et intolérablement démunis se creuse chaque jour davantage. Les moins scrupuleux viennent chercher les deniers où ils se trouvent: 30 000 personnes sont ainsi kidnappées dans le monde chaque année selon les compagnies d’assurance internationales. À quelques exceptions idéologiques près, le nerf de la guerre reste l’argent facile et le sentiment d’impunité exacerbé. Et si, pour entretenir le marché, il faut bourlinguer dans les zones les plus sensibles du monde, le risque, lui, se mesure en liasses épaisses. L’assurance Kidnap and ransom est une des conséquences de ce lucratif business. Initialement élaborée pour les hommes d’affaires, cette garantie s’étend aujourd’hui aux journalistes ou aux ONG. Et appuie les familles qui vivent ces instants, suspendus dans la terreur, des jours qui paraissent une éternité. Ces consortiums spécialisés dans la gestion de crise, bardés d’experts en sécurité, de négociateurs chevronnés et de baroudeurs pliés à l’exercice tout-terrain, apposent un chiffre à la vie humaine et remboursent jusqu’à la moindre phalange cisaillée. Ce documentaire de Rémi Lainé détricote sans langue de bois ce complexe jeu de pouvoir entre ravisseurs, états et sociétés privées dont les intérêts divergent forcément.

M.U.

INKOTANYI OU LES 7 VIES DE PAUL KAGAMÉ

Documentaire de Christophe Cotteret. ****

Mardi 26/9, 22h25, La Une.

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Christophe Cotteret a mis deux années à remonter le fil ensanglanté d’une plaie encore béante. À travers le portrait de Paul Kagamé, fraichement réélu pour un troisième mandat controversé, c’est celui du Rwanda, théâtre du génocide le plus efficace du XXe siècle, celui des Tutsis en 1994, qui est dressé. Cotteret a réuni une masse documentaire colossale, étayée d’archives, de témoignages, pour tenter non pas de démêler une vérité de ses falsifications, mais de montrer une complexité qui pourrait être décourageante si ses tenants et aboutissants n’étaient si édifiants. Il faut en effet remonter l’histoire de ce petit pays peuplé de Tutsis et de Hutus que la domination coloniale belge n’a eu de cesse de dresser les uns contre les autres. Analyser le pouvoir hutu mis en place en 1961, l’émergence de l’Inkotanyi, mouvement politico-militaire fondé en 1987, d’où émergera Kagamé. Et puis le génocide, dont il est, à la vision de ces images, impossible de prétendre qu’il n’était ostensiblement préparé. Enfin la manière dont les pays Européens -nommément la France- ont attisé les braises du ressentiment. De ce paysage politique désolant émerge un portrait de Kagamé ni à charge ni hagiographique, qui souligne l’équilibre fragile d’un pays et d’une idée, le panafricanisme, qui tentent de s’élever au-dessus des cadavres d’un ethnisme mortifère.

N.B.

C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS

Polar de Remy Belvaux, André Bonzel, Benoît Poelvoorde. Avec Benoît Poelvoorde, Jacqueline Poelvoorde Pappaert, Nelly Pappaert. 1992. ****(*)

Mercredi 27/9, 22h30, La Trois.

Les palmiers de La Croisette s’en rappellent! C’était en mai 1992, et une bande de jeunes Belges descendaient sur le Festival de Cannes pour y présenter (à la Semaine de la Critique) C’est arrivé près de chez vous. La folie s’empara des festivaliers, on dut multiplier les projections tant la demande était grande. Et nos lascars se retrouvèrent promus en un instant du rang de cancres (1) à celui de stars… Un quart de siècle plus tard, le film n’a rien perdu de sa folle originalité ni de son impact subversif. À la fois coscénariste, coréalisateur et interprète principal, Benoît Poelvoorde y crève l’écran dans son rôle de tueur sans scrupules, suivi par une équipe de documentaristes dangereusement fascinés. La Trois a eu la bonne idée de faire précéder -à 21h- le film par un docu (un vrai, celui-là!) consacré au génial comédien et intitulé L’Ami Ben.

(1) Les profs de cinéma qui les avaient méprisés eurent, d’un coup, l’air vraiment très malins…

L.D.

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WADJDA

Drame de Haifaa al-Mansour. Avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani. 2013. ****

Mercredi 27/9, 22h40, France 4.

Wadjda a 12 ans et grandit dans la banlieue de Riyad, la capitale de l’Arabie Saoudite. La gamine préfère le rock aux sourates, et les baskets aux babouches. Mais la tradition n’est guère accueillante envers ses rêves, dont le principal est de posséder un vélo. C’est qu’au royaume wahhabite, la bicyclette est interdite aux filles sous prétexte que sa pratique menacerait leur vertu… Si elle use abondamment de l’humour dans son conte moderne et surprenant, Haifaa al-Mansour n’en tient pas moins un propos subversif, osant même l’ironie face à l’omniprésente religion. La réalisatrice, qui dut tourner les scènes en extérieur depuis une voiture pour qu’on ne la voie pas à l’oeuvre, trouve une interprète épatante en la personne de la jeune Waad Mohammed. L’énergie farouche, la détermination qu’elle confère au personnage de Wadjda, s’accorde à un propos ouvertement féministe et accessible au plus large public. À découvrir si ce n’est déjà fait!

L.D.

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LE MERVEILLEUX ROYAUME DE PAPA ALAEV

Documentaire de Noam Pinchas et Tal Barda. ***(*)

Mercredi 27/9, 23h20, Arte.

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Personnage haut en couleur, déclaré trésor national par le président du Tadjikistan, Allo « Papa » Alaev vit au rythme de la musique depuis la nuit des temps. À la chute de l’ancienne Union Soviétique, il s’envole vers Israël avec toute sa descendance, joyeuse et bariolée troupe de musiciens-nés. C’est enlisée dans un défi musical permanent que cette famille, pourtant si soudée, cherche un second souffle. Du cocon à la prison, la frontière est mince. C’est que chez les Alaev, le travail et le spectacle supplantent largement les émotions et les désirs. Alors qu’Allo, homme fatigué, patriarche autoritaire et misogyne par nature, tente tant bien que mal de réprimer les besoins d’indépendance de chacun, les liens se dénouent irrémédiablement. Cette tragi-comédie, que n’aurait pas reniée Wes Anderson, charrie des émotions aussi soufflantes que rocambolesques. Car en son for intérieur, « Papa » sait que son nom survivra à travers ses enfants, rompus à l’art si subtil de distribuer la joie. Show must go on…

M.U.

FATALE-STATION

Série créée par Stéphane Bourguignon. Avec Macha Limonchik, Claude Legault, Denis Bernard, Micheline Lanctot, Marilyn Castonguay, Guillaume Cyr. ***(*)

Jeudi 28/9, 20h55, Arte.

C'est arrivé près de chez vous, Narcos, Blade Runner... 17 choses à voir à la télé cette semaine

Au coeur de la Belle Province, un village perdu baptisé du doux nom prémonitoire de Fatale-Station vaque à ses occupations, sous la houlette de Jean O’Gallagher, femme qui possède une bonne part des commerces locaux. La police n’y passe qu’une fois par semaine, et encore. Si ce n’était la tribu amérindienne venue bloquer les routes pour réclamer la sanctuarisation de la forêt ancestrale avoisinante, les élections municipales se dérouleraient normalement -un tapis rouge pour le maire en place. C’est là que débarque Sarah, femme mystérieuse venue de la ville, où elle a échappé à une sordide tentative de meurtre. Une forme d’étrangeté se dégage de cette minisérie québécoise qui cultive l’ambivalence sur ces intentions et son style comme sur la véritable identité de Sarah, élément perturbateur à plus d’un titre -d’une communauté que Jean aime voir ronronner, et de certains hommes pas indifférents à ses grands yeux bleus aussi piquants que le blizzard. Fatale-Station pince la corde de l’humour et d’une psychologie fine comme une barbe de trois jours ou une chemise de flanelle, mais la galerie de portraits soignés et plutôt bien joués, garnis par une langue évidemment rustique (merci les sous-titres) suffit à intriguer et se laisser porter par les soubresauts potentiels d’un récit qui lorgne vers le western crépusculaire et loufoque.

N.B.

BLADE RUNNER

Film de science-fiction de Ridley Scott. Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young. 1982. ****(*)

Vendredi 29/9, 20h35, La Deux.

On verra très bientôt Blade Runner 2049, la suite -signée Denis Villeneuve- de ce chef-d’oeuvre absolu du cinéma de science-fiction. Un bon moment pour revoir l’adaptation géniale du non moins génial texte de Philip K. Dick (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?). Un Ridley Scott au sommet de art nous y emmène dans un Los Angeles futuriste (celui de l’hiver… 2019), où un enquêteur façon film noir joué par Harrison Ford recherche une poignées de « réplicants » (des esclaves androïdes) qui se sont rebellés et qu’emmène le charismatique acteur hollandais Rutger Hauer, dans son tout meilleur rôle. Sur fond d’émigration vers d’autres planètes et de pluie quasi permanente sur un L.A. chaotique, Blade Runner déploie ses séductions entre style et mélancolie, action et questionnement philosophique. Un maître film, dont une seule vision n’épuise pas les richesses.

L.D.

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2. En DVD, Blu-ray, VOD, streaming…

NARCOS SAISON 3

Une série Netflix créée par José Padilha. Avec Pedro Pascal, Matias Varela, Damián Alcázar, Alberto Ammann, Francisco Denis, Javier Cámara. ****

Disponible sur Netflix.

C'est arrivé près de chez vous, Narcos, Blade Runner... 17 choses à voir à la télé cette semaine

Mise en ligne le 1er septembre dernier sur la plateforme de streaming, la nouvelle saison de Narcos débutait débarrassée de la figure monstrueuse et fascinante de Pablo Escobar. Il avait bien fallu deux saisons pour étaler l’irruption spectaculaire, la traque et la chute lugubres du patron du cartel de Medellín, qui a imposé dans la mémoire collective l’archétype du narcotrafiquant, eu égard à ses états de service, son profil terrifiant, complexe et fascinant (rendu admirablement par Wagner Moura). Garni de quelques éclairs de poésie surréaliste (elle s’ouvrait sur une description du réalisme magique et de ses irruptions d’étrangeté, nées sous la plume de l’écrivain colombien Gabriel García Márquez), la série de José Padilha, aussi violente qu’intelligente, s’est d’emblée enracinée dans le cadre historique, économique et politique qui a vu fleurir le trafic mondial de cocaïne. Elle a brillamment montré les rivalités et alliances contre-nature entre les cartels colombiens rivaux, les guérillas communistes ou fascisantes, le monde politique et judiciaire, les services de police et de renseignement colombiens et américains.

Plus resserrée, la troisième saison poursuit cette vocation semi-documentaire, révélant peu à peu les stratégies sélectives et les enjeux secrets de cette guerre sainte contre la drogue. En 1993, sous Clinton, l’agent de la Drug Enforcement Agency Javier Peña (sans Murphy rentré au bercail) se morfond dans un bureau. La mort d’Escobar a permis à l’influent cartel de Cali d’avoir la mainmise sur le trafic mondial: un autre style, plus discret, celui des couvertures honorables et des appuis achetés à coups de millions, savamment consignés par le comptable Pallomari (stupéfiant Javier Cámara, acteur fétiche d’Almodóvar). Les frères Rodriguez ainsi que Pacho et Chepe, les « gentlemen » de Cali, ont passé un deal avec le gouvernement: peine minimum de prison contre reddition et retraite dorée. Ce qui ne sera pas du goût des autres trafiquants qui vont relancer une guerre des gangs où s’ébroue la CIA, et offrir une fenêtre de tir à Peña et son équipe pour régler les comptes. L’absence d’Escobar est ici comblée par le personnage de Jorge Salcedo (Matias Varela, révélation), chef de la sécurité du cartel et pivot d’un récit qui devient de plus en plus haletant et passionnant d’épisode en épisode, de séquences audacieuses en révélations stupéfiantes. Aussi, Narcos fait perdre tout pouvoir de séduction ou de subversion à la coke, qui n’est ici que l’accessoire d’une dramaturgie plus large et complexe, celle d’une guerre qui s’est déroulée dans les contre-allées de l’Histoire des années 90 et qui continue encore aujourd’hui de livrer son lot quotidien de sang.

Nicolas Bogaerts

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L’ODYSSÉE

De Jérôme Salle. Avec Lambert Wilson, Pierre Niney, Audrey Tautou. 1h57. ***(*)

Dist: Twin Pics.

On pouvait craindre un film biographique redondant, voire très convenu. La surprise n’en est que meilleure à la découverte de ce portrait en mouvement, complexe et ne faisant pas preuve d’une complaisance excessive à l’égard de son personnage central: Jacques-Yves Cousteau. Celui qui incarna pour des générations le documentaire d’exploration sous-marine (et fut aussi un entrepreneur ambitieux) est fort bien campé par un Lambert Wilson ayant tout pour le rôle. Pierre Niney, décidément très fin comédien, joue le fils aîné, Philippe, dont la relation avec le Commandant ne fut pas toujours facile. Sur le Blu-ray, un making of éclairant s’offre en supplément.

L.D.

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GOLD

De Stephen Gaghan. Avec Matthew McConaughey, Bryce Dallas Howard, Edgar Ramírez. 1h55. ***

Dist: Coming Soon.

Trouver le bon filon. En extraire de l’or et refaire fortune. Kenny Wells a connu de bons et de moins bons moments dans sa trajectoire d’homme d’affaires centrée sur le métal précieux. Mais cette fois, cela doit marcher. À fond! Matthew McConaughey s’empare de ce personnage emblématique avec un brio parfois excessif, déséquilibrant quelque peu un récit librement inspiré d’événements réels, et reprenant la figure de l’entrepreneur passant de la réussite à la chute. En même temps, il offre au film un relief qu’une réalisation convenue n’assurait nullement. N’est pas The Wolf of Wall Street qui veut!

L.D.

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LETHAL WEAPON (SAISON 1)

Une série Fox développée par Matt Miller. Avec Clayne Crawford, Damon Wayans. Coffret 4 DVD. **(*)

Dist: Warner.

McG, le réalisateur peu enclin à la nuance des Charlie’s Angels, signe les deux premiers épisodes de ce produit linéaire et répétitif calibré en pur divertissement des familles qui reconduit le duo de flics de choc formé par Martin Riggs, jeune chien fou aux toquades suicidaires, et Roger Murtaugh, vétéran cardiaque et père de famille. Assez fidèle à l’esprit de la franchise ciné créée par Shane Black et mise en scène par Richard Donner, cette Arme fatale nouvelle formule, forcément cabotine, se montre nettement plus à son affaire sur le terrain de l’action musclée et de l’humour décomplexé que dans le registre du trauma intime, traité avec la surdose de sirop d’un roman-photo.

N.C.

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DON ANGELO EST MORT

De Richard Fleischer. Avec Anthony Quinn, Frederic Forrest, Robert Forster. 1973. 1h55. ***(*)

Dist: Twin Pics.

C'est arrivé près de chez vous, Narcos, Blade Runner... 17 choses à voir à la télé cette semaine

S’il est aujourd’hui injustement oublié, Richard Fleischer s’est illustré, tout au long d’une carrière courant sur plus de 40 ans, dans les genres les plus divers, du film noir (The Narrow Margin) à la science-fiction (Fantastic Voyage), du film d’aventures (The Vikings) aux superproductions (Tora! Tora! Tora!), et l’on en passe, le cinéaste américain signant au passage divers classiques comme The Boston Strangler ou Soylent Green. Tourné en 1973, dans la foulée du succès du Parrain de Francis Ford Coppola, Don Angelo est mort (The Don Is Dead en VO) le voyait s’essayer au film de gangsters, et s’il souffre inévitablement de la comparaison avec son prestigieux modèle, le résultat s’avère loin d’être indigne pour autant. La trame est classique: à la mort de Don Paolo, un parrain new-yorkais, Frank (Robert Forster), son fils, se place sous la protection de Don Angelo (Anthony Quinn), qui en fait son héritier, tout en se partageant le territoire de son père avec Don Bernardo (Barry Russo). L’arrangement ne fait pas que des heureux, cependant, et une guerre des familles éclate bientôt… Sans révolutionner le genre, cette plongée au coeur de la mafia ne manque ni de tension ni de piment, en particulier par la grâce de la mise en scène de Fleischer, modèle de sécheresse et de sobriété -la scène du deal de drogue est un morceau d’anthologie, parmi d’autres. À quoi s’ajoute une distribution solide, où l’on relève la présence de l’impeccable Frederic Forrest sous les traits de Tony, l’homme de main au profil et à l’ambition aiguisés, que l’on retrouvera plus tard chez… Coppola, dans The Conversation et Apocalypse Now notamment.

J.F. PL.

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