Broadchurch, A.I., Veep, The Meyerowitz Stories… 14 choses à voir à la télé cette semaine

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

En télé, sur Netflix, en Blu-ray ou en VOD, voici quatorze films, documentaires et séries à ne pas rater dans la petite lucarne, du 21 au 28 octobre.

1. À la télé, sur Auvio ou Arte +7

CHASSEUR BLANC, COEUR NOIR

Drame de Clint Eastwood. Avec Clint Eastwood, Jeff Fahey, Marisa Berenson. 1990. ****

Samedi 21/10, 20h25, La Deux.

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Au début des années 1950, le réalisateur John Wilson quitte Hollywood pour aller tourner un film en Afrique. Mais assez rapidement, son goût pour la chasse viendra concurrencer ses objectifs cinématographiques. Un éléphant, surtout, deviendra son obsession… Joué (dans le rôle du cinéaste) et réalisé par Clint Eastwood, Chasseur blanc, coeur noir est l’adaptation d’un livre de Peter Viertel. Lequel s’était clairement, même si aussi librement, inspiré du tournage bien réel du célèbre film de John Huston African Queen (avec Humphrey Bogart et Katharine Hepburn). Le personnage de John Wilson a beaucoup de points communs avec Huston, même si ce dernier préféra -dans son adaptation des Racines du ciel de Romain Gary- dénoncer la chasse à l’éléphant qui éloigne Wilson de son tournage… Entre réel et imaginaire, hommage à l’âge d’or du cinéma et réflexion sur les rapports entre l’humain et la nature, Eastwood signe un film passionnant!

L.D.

78/52: LES DERNIERS SECRETS DE PSYCHOSE

Documentaire d’Alexandre O. Philippe. ***(*)

Dimanche 22/10, 22h55, Arte.

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© DR

« Aujourd’hui, c’est déjà bien d’avoir une journée pour tuer quelqu’un », glisse une petite voix dans le documentaire 78/52: les derniers secrets de Psychose. En décembre 1959, Alfred Hitchcock a consacré une semaine, sept jours (le tiers du temps de travail de Janet Leigh sur le film) à sa mythique et traumatique scène de la douche: 78 plans et 52 coupes pour environ 45 secondes de stupéfaction et d’effroi. Psychose, ou la revanche d’Hitchcock sur Hollywood. Un Hitchcock qui voulait faire crier dans les salles obscures comme on hurle dans les montagnes russes. Elijah Wood, le scénariste de Saw ou encore Eli Roth qui a écrit et réalisé Hostel… Une flopée d’intervenants se succèdent ici pour décortiquer ce moment mythique du cinéma. Replacer le film dans son contexte politique et social, dans la carrière d’Hitchcock et l’histoire du septième art. Puis aussi dévoiler quelques anecdotes. La doublure de Janet Leigh dont le cache sexe se décollait révèle qu’Alfred n’a pas voulu la voir l’ôter. Tandis que d’autres évoquent les coups dans les melons du Brésil et la viande (que le bruiteur a ramenée chez lui et mangée) pour évoquer le bruit du couteau pénétrant la chair humaine. Passionnant et saignant.

J.B.

BROADCHURCH, SAISON 3

Série policière créée par Chris Chibnal. Avec David Tennant, Olivia Colman, Georgina Campbell, Jodie Whittaker, Roy Hudd. ****

Lundi 23/10, 20h55, France 2.

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Mêlant les énigmes à suspense d’Agatha Christie et le polar à la sauce scandinave, la série policière ombrageuse Broadchurch a réussi, en deux saisons, à imposer sa marque léchée, son étrangeté et son rythme lent. Trois ans ont passé depuis que le procès du meurtre originel de Danny Latimer a accouché d’un non-lieu, renversant les apparences et les certitudes de la petite ville côtière appuyée sur le rideau de falaises typique du Dorset anglais. Le capitaine Alec Hardy et le lieutenant Ellie Miller enquêtent sur le meurtre et le viol de Patricia Winterman. La première pièce de ce puzzle relance donc pour un tour ce qui aurait pu n’être qu’un whodunnit axé, comme tant d’autres, sur les conséquences qu’un meurtre peut imprimer sur une communauté, ses non-dits, ses mensonges. Mais le gimmick laisse ici place à une stylisation des échanges et de l’intrigue, une enquête au coeur d’une campagne anglaise où le danger est perceptible dans la vibration de ses éléments (et la musique d’Ólafur Arnald) et le poids de ses convenances, où le réalisme procédural de l’enquête ne fait jamais défaut, où le rythme des révélations est maîtrisé et où, surtout, les personnages sont magnifiques de complexité et de paradoxes.

N.B.

A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Film de science-fiction de Steven Spielberg. Avec Haley Joel Osment, Jude Law, Frances O’Connor. 2001. ***(*)

Lundi 23/10, 20h50, Arte.

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De Stanley Kubrick, Steven Spielberg avait « hérité » d’un scénario adapté de la nouvelle de Brian Aldiss, Supertoys last all summer long. Le réalisateur génial de Barry Lyndon, Docteur Folamour et 2001, l’Odyssée de l’espace avait confié le projet à son brillant cadet avant de mourir. Même si l’angle choisi par Spielberg pour conclure son film n’est pas celui qu’aurait adopté Kubrick, A.I. Intelligence artificielle n’en est pas moins un film des plus intéressants. Dans un monde où la fonte des glaces a provoqué l’immersion d’une grande partie des terres habitables (provoquant famines et migrations), des robots assurent la majorité des tâches domestiques. La création d’un premier androïde doté de sensibilité, aux apparences d’enfant et confié à une famille dont le propre fils malade a été cryogénisé, va ouvrir la voie à une quête d’identité résonant d’échos au conte Pinocchio au de Collodi. Sur un sujet captivant, un film tout en émotions.

L.D.

HORS CHAMP, AKA RÉVOLUTION JUSQU’À LA VICTOIRE

Documentaire de Mohanad Yaqubi. ***(*)

Lundi 23/10, 00h55, Arte.

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© DR

Cela commence par de somptueuses diapositives. Un grain à couper le souffle. Et lorsque la bobine retentit, on comprend sur-le-champ que le voyage dans le temps sera tout autant éthéré que déterminé, aussi pénétrant que périlleux. « Ce film raconte l’histoire d’un peuple en quête de son image. » Mohanad Yaqubi, en un instinctif devoir de mémoire, déterre une conscience collective négligée. De 1968 à 1982, sous la tutelle de l’Organisation de libération de la Palestine, de nombreux cinéastes, ressortissants (Mustafa Abu Ali, fondateur du Palestine Film Unit, à qui le film est d’ailleurs dédié) ou étrangers (Jean-Luc Godard en tête), ont entrepris de documenter la lutte, armée ou médiatique, du peuple palestinien. Certes, partisans dans leur contexte mais universel dans la démarche, ces ébouriffants instantanés, clips de propagande, bafouilles militantes ou plaidoyer pour une paix fraternelle, illustrent sobrement, par la seule force de la pellicule, le songe d’une génération qui n’aura de cesse d’osciller entre introspection et embrasement.

M.U.

THIS IS US, SAISON 1

Série créée par Dan Fogelman. Avec Milo Ventimiglia, Sterling K. Brown, Chrissy Metz, Justin Hartley, Mandy Moore, Susan Kelechi Watson. ****

Mardi 24/10, 21h45, RTL-TVI

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Le titre est programmatique: This is us (Ça, c’est nous). Traduit-il la volonté de poser cette série familiale, lancée sur NBC l’an dernier, en miroir de nos systèmes familiaux? Ou s’agit-il d’un constat, presque une revendication, d’une configuration familiale singulière, dont l’histoire qui nous sera contée se passera bien du jugement d’autrui? Atypiques, sensibles, maladroit, fusionnels ou farouchement indépendants, dysfonctionnels… les membres de la famille Pearson le sont tout autant qu’attachants. L’histoire commence alors que le jeune couple composé par Jack et Rebecca se prépare à la naissance de triplés et que, quelque part, ailleurs, Kate, Kevin et Randall, frères et soeurs adultes nés le même jour, vaquent à leurs occupations et leurs doutes: Kate, son surpoids et sa difficulté à se laisser aimer; Kevin l’acteur qui ne peut plus voir sa tête de beau gosse à l’écran; et Randall, le plus accompli socialement, qui recherche son père biologique pour lui passer un savon. Raconter davantage ruinerait les surprises d’un scénario aux ficelles audacieuses, joué avec une immense sincérité. Les fils de cette trame se resserrent durant le pilote en un final qui, si on le sent venir peu à peu, demeure surprenant et bouleversant. Les 17 épisodes suivants confirment un parti pris d’écriture et de jeu qui n’épargne ni rebondissements, ni grands moments d’émotion télévisée. La liste des séries familiales US (de sitcoms en feuilletons) est longue. La société et la télévision américaines se sont d’ailleurs en grande partie construites sur l’image vitrifiée de la famille heureuse, équilibrée et porteuses de valeurs morales. Si This is us n’est pas la première à faire éclater ce moule, elle le fait avec ce mélange de témérité et de tendresse, d’humanité et de dramaturgie qui ne sombre jamais dans le pathos ni le jugement. Cartographiant le transgénérationnel, les loyautés invisibles et assumant ses situations atypiques, elle célèbre tous les chemins possibles pour créer et resserrer des liens -qu’ils soient ou non de sang. Et on en redemande.

Nicolas Bogaerts

VEEP, SAISON 6

Série créée par Armando Iannuci. Avec Julia Louis-Dreyfus, Anna Chlumsky, Tony Hale, Reid Scott, Timothy Simons. ****(*)

Jeudi 26/10, 21h00, BE 1.

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Depuis six saisons (et autant de Emmy Awards du meilleur rôle féminin dans une série comique) Julia Louis-Dreyfus (Seinfeld) incarne Selina Meyer, vice-présidente des États-Unis devenue présidente puis candidate (très) malheureuse à sa réélection, alors qu’elle et son équipe tentent de se frayer un chemin dans la jungle politique de Washington, d’en éviter les écueils, de faire le pas de deux avec les lobbies… Avec un goût prononcé pour l’irrévérence, la série est régulièrement saluée pour sa capacité à profaner certains espaces sacrés de la politique US -on peut même évoquer un délicieux blasphème- à coup de dialogues affûtés et de répliques cinglantes. En fin de saison passée, Selina Meyer s’est retrouvée sans chaise après que les élections présidentielles aient cessé leur petite musique. Ce qui aurait pu être un épilogue est au contraire le début d’une nouvelle histoire: et qu’est-ce qu’on fait maintenant? Jouant sur les notions de désirs, d’ego et de reconnaissance, riche de seconds rôles croustillants, Veep est sans nul doute la meilleure série de comédie politique.

N.B.

DIEU, DIABLE ET ROCK’N’ROLL

Documentaire de Nicolas Lévy-Beff. ***(*)

Vendredi 27/10, 23h00, Arte.

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© DR

Préparez les crucifix, les boules Quies et les combinaisons ignifugées. Le temps d’une soirée, Arte sort les riffs sanglants et se promène dans les flammes de l’enfer. Le 27 octobre, la chaîne franco-allemande s’offre une nuit métal, une soirée rock lourd. Entre un Personne ne bouge spécial hard-rock (22h25) qui retracera 45 ans d’AC/DC, partagera la recette pour devenir un groupe de hard célèbre et reviendra sur la comédie Wayne’s World avec ses fans d’électricité dégénérés, et un documentaire dans les coulisses d’une tournée de Rammstein (le tout sera complété par une visite au Hellfest… 2015), se glisse le documentaire Dieu, Diable et Rock’n’roll. Dès son apparition, le rock a ébranlé la bigote morale chrétienne: le déhanchement diabolique d’Elvis, « cet homme qui chante comme un noir et qui danse comme on baise » (Philippe Labro); les prêches contre le rock’n’roll dans les églises. Lui, ce responsable de la délinquance juvénile… Passées les images d’un dégueulasse groupe de rock chrétien en concert à Cologne, Nicolas Lévy-Beff entame son docu par un retour aux sources. Du temps où Robert Johnson se vantait d’avoir pactisé avec le diable. Et où, dans la conscience nauséabonde de l’Amérique, « l’obscénité et la vulgarité du rock’n’roll ramenaient l’homme blanc et ses enfants au niveau des négros ». On parle de note bleue. Du rock qui fait chier les bien-pensants et du diable qui vend. On entend l’interview audio d’un prêtre qui croit aux messages masqués quand on lit les disques à l’envers. Et on se penche forcément sur le cas du black metal et de sa scène norvégienne sur fond d’incendies d’églises et d’assassinats. Pacôme Thiellement, Hugues Barrière, Ian Anderson (Jethro Tull), le fondateur du Hellfest, Marilyn Manson ou encore Pierre Favre des Garçons bouchers -qui a vu Jésus et est devenu bénévole au Secours Catholique… Dieu, Diable et Rock’n’roll multiplie les intervenants en tous genres. Puis l’ostie chimique qu’est le LSD. La nature divine d’Elvis auquel des fans ont construit des églises. La légende du club des 27 pour poètes et musiciens maudits. Et aujourd’hui, le pape François en couv’ du Rolling Stone et ce rock trop souvent embourgeoisé qui ne bouscule plus personne. De l’enfer au paradis, de l’esprit contestataire à la récupération par la religion chrétienne, zoom sur 60 ans d’une bataille sans merci…

Julien Broquet

2. En Blu-ray, DVD, VOD, sur Netflix…

PRICK UP YOUR EARS

De Stephen Frears. Avec Gary Oldman, Alfred Molina, Vanessa Redgrave. 1h50. 1987. ****

Dist: Elephant.

S’inspirant du destin tragique du dramaturge britannique Joe Orton, Prick Up Your Ears consacrait, il y a 30 ans, le talent de Stephen Frears.

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Alors même que son nouveau film, Victoria & Abdul, sort sur les écrans (lire la critique), Elephant Films a l’excellente idée de rééditer en combo Blu-ray-DVD Prick Up Your Ears, l’un des films ayant largement contribué à établir, dans la foulée de My Beautiful Laundrette, la notoriété de Stephen Frears, il y a tout juste 30 ans. Le réalisateur britannique s’y essayait à une veine biographique qui devait largement irriguer son oeuvre plus tardive, de Mrs Henderson Presents à Florence Foster Jenkins, s’inspirant de la biographie de John Lahr pour revenir sur le destin tragique du dramaturge Joe Orton (Gary Oldman).

Figure de proue de la contre-culture gay du Swinging London (il fut même sollicité pour écrire un scénario pour les Beatles), ce dernier devait être assassiné par son amant, Kenneth Halliwell (Alfred Molina), un jour de 1967. Le film s’ouvre d’ailleurs sur la découverte de leurs corps dans leur appartement, avant d’adopter une construction en flash-back. Et de se concentrer sur la reconstitution des événements ayant conduit à cette fin tragique, de la rencontre des deux hommes à la Royal Academy of Dramatic Arts à l’explosion du talent insolent d’Orton à la faveur de pièces à succès comme Entertaining Mr. Sloane et surtout Loot, Halliwell supportant toujours plus difficilement de se voir relégué dans l’ombre de son amant…

S’il est tendu vers son issue fatale, Prick Up Your Ears (jeu de mots à connotation sexuelle sans équivalent en français) n’en vibre pas moins d’une énergie peu banale. Frears réussit à y traduire les élans et tourments d’une passion dévorante et bientôt destructrice, bien aidé par un formidable duo d’acteurs: Alfred Molina, dont la réserve confine à l’effacement, et Gary Oldman, révélé un an plus tôt dans Sid and Nancy d’Alex Cox, et qui laisse libre cours à son charisme ravageur. Opposition de styles (mais complémentarité de jeu) posée dans une magistrale scène d’audition et qui, comme le souligne le critique Xavier Leherpeur dans son intéressante présentation du film, en concentre une part des enjeux. Le réalisateur inscrit par ailleurs son propos dans le contexte britannique de l’époque, lorsque l’homosexualité était durement réprimée, s’invitant dans les marges d’une société sclérosée par le conformisme et les conventions. Manière de faire oeuvre engagée sans verser dans le militantisme obtus pour autant, l’une des marques de fabrique d’un cinéaste qui sut, au même titre que Ken Loach ou Mike Leigh, issus comme lui du vivier de la télévision, remettre le cinéma anglais au diapason des combats de son temps, lorsque Margaret Thatcher s’employait à détruire le tissu soci(ét)al de l’Angleterre, au nom du néolibéralisme déjà.

Jean-François Pluijgers

EXIT

De Chienn Hsiang. Avec Chen Shiang-Chyi, Easton Dong, Pai Ming-Hua. 1h34. ***(*)

Ed: Spectrum.

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Premier long métrage du cinéaste taïwanais Chienn Hsiang (chef opérateur sur Blue Gate Crossing, notamment), Exit trace le portrait de Ling, une femme dans la quarantaine négligée par sa famille et se retrouvant bientôt sans emploi. Mais qui, précocement ménopausée et happée insensiblement par la solitude, va s’éveiller au désir de façon inopinée… Chienn Hsiang opère tout en nuances, orchestrant les évolutions feutrées de Ling sur un air de tango, pour signer un drame pudique et sensuel à la fois, illuminé par la présence de Chen Shiang-Chyi, actrice troublante vue auparavant chez Edward Yang et Tsai Ming-liang. Un film subtil et pénétrant, accompagné de bonus classiques et du court métrage chorégraphié Rite of City.

J.F. PL.

THE MEYEROWITZ STORIES

De Noah Baumbach. Avec Adam Sandler, Ben Stiller, Dustin Hoffman. 1h50. ***

Disponible sur Netflix.

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Présenté en compétition à Cannes en mai dernier, The Meyerowitz Stories de Noah Baumbachy a surtout défrayé la chronique en raison de son label Netflix. S’inscrivant dans le sillage d’un Woody Allen, le réalisateur de While We’re Young y croque le portrait d’une famille juive new-yorkaise, les Meyerowitz, Matt (Ben Stiller) et Danny (Adam Sandler), les deux frères, leur soeur Jean (Elizabeth Marvel), Harold (Dustin Hoffman), le patriarche, et Maureen (Emma Thompson), son énième épouse. Entre rivalité fraternelle et ombre écrasante du père, un sculpteur acariâtre, on est ici en terrain familier. Mais si le film ne brille pas par son originalité, Baumbach donne à l’ensemble un tour spirituel, relevé par une mémorable composition de Dustin Hoffman.

J.F. PL.

BEAUTY AND THE BEAST

De Bill Condon. Avec Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans. 2h14. ***

Dist: Disney.

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Elle est bien trop sage, cette nouvelle adaptation d’une histoire qui inspira quelques films marquants, dont celui -baroque et fulgurant- de Jean Cocteau en 1946 (avec Jean Marais et Josette Day) et le fameux dessin animé de 1991, produit par Disney, déjà. La Bête n’est pas effrayante du tout, la Belle (jouée par Emma Watson) affiche son indépendance avec une modernité sympathique mais un peu lisse et sans charme particulier. Restent quand même des décors superbes, des images à couper le souffle parfois. Et une touche d’audace avec l’introduction de la thématique gay via certains personnages… Les suppléments sont nombreux et le coffret offre le choix entre deux versions: 3D et 2D.

L.D.

HOUSE OF CARDS, SAISON 5

Une série Netflix créée par Beau Willimon. Avec Kevin Spacey, Robin Wright, Michael Kelly. Coffret 4 Blu-ray. ***(*)

Dist: Sony.

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Pas simple pour la série phare de Netflix de s’adapter à la nouvelle donne politique américaine. Comment en effet rendre avec acuité l’outrance, la duplicité, le mensonge, le narcissisme pervers du président Frank Underwood quand, dans la vraie Maison-Blanche, la réalité défie en permanence la fiction? La réponse des scénaristes est raccord avec le sujet: sans état d’âme. Quitte à frôler la surenchère grotesque des intrigues et, pour les premiers épisodes du moins, installer un faux rythme qui plombe un peu l’enthousiasme. En difficulté dans la dernière ligne droite des élections, le sortant Underwood (Kevin Spacey, impec’) va mettre à profit la menace terroriste, réaliser le hold-up du siècle sur les institutions tout en faisant le dos rond face aux accusations de corruption et d’abus de pouvoir. Sa femme Claire devient, elle, depuis la révélation de la saison précédente, le personnage central de la série et de Washington: brisant le quatrième mur, elle prend le contrôle de sa destinée et se sèvre de son époux. Les âmes damnées désunies peuvent compter néanmoins sur leur entourage pour tenir la baraque: le glacial chef de cabinet Doug Stamper (Michael Kelly, toujours aussi flippant) et les conseillers de l’ombre Jane Davis (Neve Campbell) et Mark Usher (Campbell Scott). Les calculs politiques et les stratégies ourdies sont toujours réglés dans une dramaturgie minutieuse, aux images superbement composées. Dommage qu’il faille attendre la moitié de la saison pour voir ce clivage dévastateur prendre de l’ampleur au sein du couple présidentiel, alors qu’il est au coeur des enjeux. La perspective d’écarter Frank Underwood au profit de Claire ne devrait pas tant effrayer les scénaristes: Robin Wright tient fermement House of Cards, d’une main de fer gantée de velours… couleur sang.

N.B.

MINDHUNTER

Une série Netlix créée par Joe Penhall et David Fincher. Avec Jonathan Groff, Holt McCallany, Anna Torv. ****(*)

Disponible sur Netflix.

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Avec Mindhunter, Netflix tient probablement la série de la rentrée: une plongée captivante dans l’univers des serial killers et des premiers profilers. Aux manettes: David Fincher, maître en matière de sociopathes.

Les dix épisodes de la première saison racontent dans un style clinique, érudit, teinté d’humour (les deux acteurs principaux rejouent la partition du duo inassorti mais complémentaire vu dans L’Arme fatale), les réticences de la hiérarchie, leur vie personnelle durablement impactée, la morbidité des confessions qu’ils consignent patiemment, la détresse de services de police locale venus leur demander de l’aide pour décrypter des meurtres en série qui se systématisent et prennent de l’ampleur. Les intros courtes, annonciatrices d’un malheur à venir mais fondu au noir, le générique où dialoguent l’horreur et la méthode qui permettra d’en définir les contours soignent les épousailles entre le fond et la forme. Ils racontent la naissance dans la douleur de ce nouveau paradigme criminologique qui écarte la vieille notion bancale du Mal: « Comment anticiper la folie si nous ne savons pas comment la folie se pense?« , demande Tench à son supérieur. Sans réponse, le crime demeurera un châtiment aveugle: pour la société, pour les victimes et pour leurs bourreaux. Reconstruire le difficile chemin vers cette compréhension nécessaire est une tâche ardue à laquelle Fincher et son équipe consacrent toute l’étendue de leur talent et de leur vision.

N.B.

>> Lire la suite: Pourquoi Mindhunter est sans doute la meilleure série de la rentrée

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