Breaking Bad, the best

© 2008 Sony Pictures Television Inc

Contant les pérégrinations d’un prof de chimie cancéreux devenu fabricant de drogue, « Breaking Bad » est simplement l’une des meilleures séries actuelles.

Une nouvelle illustration de la politique audacieuse de la chaîne culturelle franco-allemande Arte en matière de fictions? L’acquisition de la série Breaking Bad, l’une des têtes de gondole de la petite américaine AMC. Un feuilleton qui entamera en 2011 sa quatrième saison de présence sur antenne, ce qui, par les temps qui courent, n’est pas banal.

En anglais, Breaking Bad, cela signifie « dévier du droit chemin ». Et Walter White, le héros de la série, va sérieusement breaking bader quand il apprendra qu’il est atteint du cancer, que son état est grave voire désespéré, et qu’il est inopérable. Le problème de Walter, outre cette annonce, c’est qu’il n’est pas vraiment riche. Ce quadra un peu beauf et un peu coincé est prof de chimie dans une école d’Albuquerque et trime dans un car-wash pour arrondir ses fins de mois. Il est marié, il a un fils handicapé et sa femme est enceinte de leur deuxième enfant. Alors Walter se dit que mourir les poches trouées n’est pas vraiment une bonne idée.

Puisqu’il est chimiste, il décide de mettre en place un labo de fabrication de métamphétamines, histoire de se faire un maximum d’argent en très peu de temps. Et il s’associe à un de ses anciens élèves, qui est devenu dealer. L’un sera le cerveau, l’autre les muscles. Et dès que Walter met un doigt dans l’engrenage, il est happé par une machine infernale qui le dépasse. Le point de départ est aussi celui de non-retour.

Plus sexy que prévu

Au même titre que la série Hung (Showtime) est basée sur le parcours d’un gigolo et qu’on n’y parle presque pas de fesses, Breaking Bad n’est pas une histoire de trafic de drogue. On y aborde plutôt la précarité, la maladie, les ratés du rêve américain… Un pitch peu sexy sur papier mais irrésistible une fois mis en images, avec sobriété, inventivité et intelligence. Un récit profondément décalé, souvent noir, où des traits d’humour permettent des respirations salvatrices (pour le téléspectateur). Des personnages complexes et atypiques, et des comédiens formidables, Bryan Cranston en tête. Un véritable OVNI télévisuel, qui ne manque pas de repartir les mains pleines depuis trois ans, aux Emmy Awards.

Breaking Bad, 22.25 sur Arte.

Une série AMC, créée par Vince Gilligan, avec Bryan Cranston, Aaron Paul, Anna Gunn.

Myriam Leroy

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