À la télé cette semaine: Cordon, La Mouche, Marvin Gaye – Greatest Hits…

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Films, séries, documentaires… Notre sélection pour la semaine du 30 juin au 6 juillet.

LA MOUCHE

Film de science-fiction de David Cronenberg. Avec Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz. 1986. ****(*)

Samedi 30/6, 20h20, Plug RTL

À la télé cette semaine: Cordon, La Mouche, Marvin Gaye - Greatest Hits...
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Scientifique brillant et sûr de lui, Seth Brundle (Jeff Goldblum) est sur le point de réussir la téléportation d’êtres vivants. Audacieux au point de tenter l’expérience sur lui-même, il va réussir. Mais une mouche est entrée dans le « télépod » où il était installé. Et quand ses molécules se rassemblent dans le second « télépod », celles de l’insecte s’y mélangent, causant une mutation aussi horrible qu’irréversible… Remake d’un film d’horreur culte de 1958, La Mouche noire (de Kurt Neumann), le dixième long métrage de David Cronenberg allie frissons et grande intelligence, sur un mode organique où l’on reconnaît bien la patte du grand cinéaste canadien. La Mouche est extraordinairement prenant, aussi, grâce à l’histoire d’amour entre le héros et une journaliste (Geena Davis) qui va être confrontée au plus terrible des choix à faire pour l’être aimé. Un très grand film! L.D

C.B. STRIKE

Minisérie créée par J. K. Rowlings. Avec Tom Burke, Holliday Grainger, Kerr Logan. ***(*)

Lundi 2/7, 21h00, BE1

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J. K. Rowling voulait s’offrir un moment de respiration et de vacances loin de l’univers sorcier de son Harry Potter. Elle a donc signé sous le pseudonyme Robert Galbraith des romans policiers qui ont eu les honneurs de l’indifférence générale, avant que la vérité n’éclate au grand jour. Du coup, les enquêtes de Cormoran Strike, anti-héros amer, vétéran qui a perdu une jambe durant la guerre en Afghanistan -stigmate qui, couplé à son faciès traversé d’un bec-de-lièvre, confère au personnage un air de freak misanthrope- ont connu un regain d’intérêt fort opportun. Tout démarre avec le suicide d’une mannequin derrière lequel Strike voit, comme de juste, bien plus que les apparences. L’enquête est surtout l’occasion de constater que ce garçon ayant grandi dans l’ombre d’un papa rock star traîne un spleen tenace, qui le rend dans un premier temps plus attachant que l’intrigue. Avec sa jeune assistante Robin Ellacott (Holliday Granger, vue dans The Borgias et Philip K. Dick’s Electric Dreams), Strike (Tom Burke) enquête avec ses méthodes propres, bourrues, borderline, mais affûtées et instinctives. Le jeu des acteurs, tout en tension sexuelle sous-jacente, fait beaucoup pour amener cette mini-série à un très bon niveau, renouant avec un style policier classique, sans surprise, mais à l’atmosphère envoûtante et à la drôlerie percutante. N.B

MIKE JUDGE PRESENTE: LES CONTES DU BUS DE TOURNEE

Série animée de Mike Judge, Richard Mullins et Dub Cornett. ***(*)

Mercredi 4/7, 20h30, BE Séries

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D’abord, il faut introduire Mike Judge. Âgé de 55 ans, né en Équateur, Judge est le créateur de Beavis and Butt-Head. L’emblématique et décapant dessin animé de MTV dans lequel il jouait d’ailleurs les deux personnages principaux et la majorité des autres. On lui doit aussi Silicon Valley, série contant les aventures de quatre programmateurs et colocataires qui essaient de percer en Californie dans le pôle des industries de pointe. Il est, autre fait d’armes, la voix de Kenny sans sa capuche dans South Park, le film… Mike Judge, ici, raconte comme un vieil oncle l’histoire de célèbres hors-la-loi de la country américaine. Et ce à grands coups d’anecdotes et d’images d’archives. Le premier épisode des Contes du bus de tournée s’intéresse à l’invraisemblable Johnny Paycheck. Paycheck, qui n’a pas de Wikipédia en français (signe quand même d’une célébrité toute relative de par chez nous) a enregistré 30 albums studio et vendu 10 millions de disques. « Tout ce qui suit, personnages ou événements, est réel. Cependant l’oeuvre du temps et les substances illicites peuvent rendre le récit confus. » Paycheck a aussi tiré sur un type et fait de la prison. Il abusait de la bibine, se cramait la gueule à la cocaïne et prenait un malin plaisir à piquer des bagnoles.

Mike Judge aime les génies, les grands cinglés et les histoires folles. Il s’attaque à Waylon Jennings, George Jones ou encore Jerry Lee Lewis (il a eu sa période cowboy et poussiéreuse). « Le genre de type qu’on tient éloigné de sa fille. » Sa série musicale animée doit cependant aussi beaucoup à son format. Du dessin animé, des photos, des vieilles images de concerts et des interviews dessinées (d’anciens compagnons de scène, de picole et de chambre)… Il y a quelques semaines, la chaîne Cinemax annonçait le retour de Mike Judge présente pour une deuxième saison et huit nouveaux épisodes. Fini la country: elle se penchera désormais sur le cas d’un James Brown et d’un P-Funk. Ça promet. J.B

CORDON

Série créée par Carl Joos. Avec Veerle Baetens, Wouter Hendrickx, Liesa Van Der Aa, Tom Dewispelaere. ****

Vendredi 6/7, 21h05, La Trois

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La diffusion en 2017, sur La Une, de l’adaptation américaine (Containment) de cette formidable série flamande avait éveillé la question dans ces pages: pourquoi passer par un remake boiteux pour raconter ce que l’original faisait à merveille? Depuis l’Institut des maladies contagieuses à Anvers un virus dangereux se propage, et tout un quartier est bouclé: une population intra muros livrée à elle-même, des services publics dépassés, une enquête aux révélations dramatiques, un scandale en puissance. Créée par Carl Joos et offrant à Veerle Baetens (rencontrée sur Alabama Monroe en 2012) un rôle d’envergure, Cordon méritait d’être vue en VO tant son esthétique et son langage crus, son écriture intelligente et réaliste, piquent exactement là où ça fait mal: dans le coeur d’une société occidentale tellement civilisée qu’une crise -ici sanitaire- révèle les pires stratégies de mises à distance d’autrui au détriment de toute dignité et de toute responsabilité. Et met en perspective la manière dont une communauté, malgré l’inéluctable, trouve les moyen de sa résilience. N.B

MARVIN GAYE: GREATEST HITS

Concert de 1976. ***(*)

Vendredi 6/7, 00h10, Arte

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Mort la veille de ses 45 ans, abattu par son père pasteur de deux balles de revolver, Marvin Gaye n’a pas donné énormément de concerts. Rongé par la cocaïne et l’alcool, le prince de la soul se produisait rarement en public. C’est ce qui rend assez exceptionnel cet enregistrement du 10 octobre 1976 à Amsterdam lors de sa première tournée européenne. Costard vert, tendance pomme golden, voix séductrice et sexuelle… « We want to play you a little bit of everything… » Notamment entouré de l’Alan Peters Orchestra, Gaye se produit ce soir-là au Jaap Edenhal et il va effectivement jouer un petit peu de tout. Let’s Get It On, I Heard It Through the Grapevine, How Sweet It Is (To Be Loved By You), What’s Goin On, Ain’t No Mountain High Enough… Pendant cette heure de concert aux allures de best of, Gaye fait un petit strip-tease, enfile son bonnet et entouré de danseurs s’ose à quelques chorégraphies. Un chouette moyen de patienter en attendant le biopic récemment annoncé. Le rappeur Dr. Dre a obtenu les droits sur l’oeuvre du soulman et racontera son destin tragique au cinéma. Si Jamie Foxx avait obtenu en 2016 le feu vert pour réaliser une série à son sujet, nous restons sans nouvelles du projet. J.B

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