A la télé ce soir: The Host

© Océan Films

Entre science-fiction, épouvante, cinéma social et célébration décalée de la famille, The Host est une réussite superbe du cinéma sud-coréen.

Le réalisateur de The Host, Bong Joon-ho, narre de formidable façon la menace qu’une créature mutante fait peser sur les habitants d’un quartier de Séoul proche de la rivière Han, dont le prédateur surgit.

Le jeune réalisateur de Memories Of Murder, fascinante plongée dans l’histoire coréenne récente à travers une enquête criminelle, sait comme personne développer les atouts du cinéma de genre. Mais il ne se prive pas, rejoignant ainsi la meilleure tradition, de le nourrir d’éléments sociopolitiques. The Host offrant dès lors plusieurs niveaux de lecture, qui en font un spectacle d’une singulière richesse.

On y trouve par exemple une dimension politique, dès lors que la mutation engendrant le monstre est le résultat d’une pollution venant d’une base américaine. Une manière satirique d’épingler la présence militaire d’un allié qui justifie pourtant celle-ci par la protection qu’elle assure aux habitants de la Corée du Sud contre le « monstre » nord-coréen… Bong réussit également le pari de confronter le réel à l’imaginaire, en colorant ce dernier d’une crédibilité par moments sidérante. La scène où l’on voit une foule fuir une menace invisible, puis tout à coup le monstre surgir au fond de l’image et fondre sur ses proies, est un exemple parfait de cet art fantastico-réaliste où le hors-champ est admirablement employé.

The Host, 20.35 Arte

2006. Film de science-fiction de Bong Joon-ho, avec Song Kang-ho, Bae Doona, Hae-il Park.

Louis Danvers

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