Critique

[À la télé ce soir] Nadia Comaneci, la gymnaste et le dictateur

Nadia Comaneci © DR
Massimo Urbinati Journaliste

Ce galvanisant documentaire en forme d’hommage retrace, au gré des propres mots de Comaneci, le parcours des premiers succès à l’exil rédempteur, de cette battante hors norme.

Montréal, 1976. Une jeune demoiselle d’à peine quatorze ans fait une entrée fracassante dans le gratin sportif. Et place la Roumanie sur la carte du monde. Nadia Comaneci survole les épreuves de gymnastique et obtient une note parfaite, sans précédent dans l’histoire des Jeux olympiques. Un instant de grâce inoubliable pour le peuple, empêtré dans l’une des plus rudes dictatures du bloc de l’Est, qui avait oublié ce qu’euphorie signifiait. Cette notoriété soudaine sera pourtant sa malédiction. Ses prouesses reflètent désormais la grandeur d’une nation. Et sont une parfaite vitrine pour le gouvernement de Ceausescu, qui se gargarise de ses exploits alors que le peuple crève la dalle. Elle est un trésor national, donc un outil de propagande. Une enfant dans l’arène. Son refus du jeu politique fera d’elle l’infortunée prisonnière d’un dictateur aussi vain que féroce. Ce galvanisant documentaire en forme d’hommage retrace, au gré des propres mots de Comaneci, le parcours des premiers succès à l’exil rédempteur, de cette battante hors norme. Une aubaine.

DOCUMENTAIRE DE POLA RAPAPORT.

Ce vendredi 18 mars à 22h55 sur La Une.

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