Critique

[À la télé ce soir] Michael Jackson, naissance d’une légende

Off the Wall, sorti en 1979, a marqué le début d'une nouvelle ère de la pop, désormais très influencée par la musique noire. © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Après avoir signé un documentaire racontant Bad, Spike Lee nous revient avec un deuxième documentaire entièrement consacré au king of pop.

Comme tous les grands du cinéma, Spike Lee a ses marottes. Outre sa propension, son obsession à défendre de manière parfois très agressive la communauté afro-américaine, le réalisateur de Jungle Fever, Do the Right Thing et Malcolm X semble désormais faire une fixette sur le king of pop Michael Jackson. Après avoir signé, en 2012, pour ses 25 ans, un documentaire racontant Bad, le natif d’Atlanta nous revient cette année avec un deuxième docu entièrement consacré à Bambi. Mais cette fois, comme son titre américain (Michael Jackson’s Journey from Motown to Off the Wall) l’indique, consacré à ses tout premiers pas.

« Les quatre premiers singles des Jackson 5 (ABC, I Want You Back, The Love You Save et I’ll Be There) ont tous atteint la tête des charts », se souvient Berry Gordy, le fondateur de la Motown. A l’époque malin, curieux, pas encore décontenancé par le succès (fulgurant) qui est le sien (« il ne pouvait même plus descendre dans la rue s’acheter un hamburger »), le jeune Michael ouvre grand les yeux et les oreilles. Observe de très près les artistes maison: Stevie Wonder, Diana Ross, The Temptations… C’est l’une des facettes du personnage, outre celle du perfectionniste et de l’ultra-ambitieux, qui se dégage le plus manifestement de ce portrait. Comme quand, confronté à Fred Astaire, il ne peut s’empêcher de lui demander son truc pour marcher sur les murs et au plafond dans la comédie musicale Royal Wedding: le gamin, puis l’adulte, veut tout savoir.

Katherine Jackson, leur mère, qui dit qu’il a dû naître en dansant. Joe, leur père, les frangins, Sammy Davis Jr, ?uestlove, Gene Kelly, David Byrne, Mark Ronson, John Legend, Stevie Wonder, Pharrell Williams ou encore Kobe Bryant dont il a influencé le jeu… Plus que les interviews, nombreuses mais pas toujours passionnantes, ce sont les images d’archives, les vieux commentaires audio de Michael et les séquences sur scène de l’incroyable gamin danseur à la coupe afro qui font le charme de ce documentaire hagiographique. Spike Lee, qui a collaboré en 1996 avec Mister Jackson sur deux clips différents (l’un en prison, l’autre au Brésil) de They Don’t Care About Us, a rassemblé de nombreux témoignages mais plus qu’un portrait, il brosse le passage d’un gosse à l’âge adulte. Raconte un groupe de teenagers emmené par un gamin de onze ans et le début de son incroyable destin. Le film The Wiz tourné avec Sidney Lumet, l’histoire derrière She’s Out of My Life, les collaborations avec McCartney (Girlfriend) et Quincy Jones… Naissance d’une légende se situe entre l’exercice biographique et un making of d’Off the Wall (1979) amélioré. Eh bien, dansez maintenant…

DOCUMENTAIRE DE SPIKE LEE.

Ce samedi 25 juin à 22h20 sur Arte.

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