Critique

[À la télé ce soir] Liberté conditionnelle

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Nicolas Bogaerts Journaliste

C’est l’histoire d’un mec, Jimmy Rose, soixantaine bien tassée, cheveux gominés, accent cockney qui vient du fond des burnes gonflées par 22 années derrière les barreaux.

Avec sa liberté conditionnelle, il pense se ranger, pantoufler dans une nouvelle vie: retrouvailles sous la couette avec sa femme Jacky, repas du dimanche avec ses enfants et petits-enfants, boulot pépère au magasin de bricolage du coin. C’est sans compter la nouvelle donne qui va s’imposer peu à peu à lui: sa femme lui annonce tout de go qu’elle ne l’aime plus, son fils ainé ne veut plus le voir, et sa fille lui apprend que sa petite-fille, Ellie, vit dans un squat et a sombré dans l’héro. Jimmy plie mais ne rompt pas. Il va tenter de sauver sa petite fille, réunir sa famille, reconquérir sa femme… en renouant avec la truande au risque de retourner pour de bon au mitard? La prestation de Ray Winstone, à bout de souffle, debout malgré les coups de boutoir d’un retour qui n’a rien de celui du fils prodige, est pour beaucoup dans la crédibilité d’une histoire de rédemption pourtant périlleuse: celle du mec qui se rachète en attaquant tout seul un réseau de trafiquants jusqu’au sommet de la pyramide, ça se termine rarement bien, de Tchao Pantin à Ghost Dog. Pourtant, les trois épisodes de Liberté conditionnelle (diffusés d’une traite), sont scotchants car ils s’appuient sur un tempo enchaînant humour, tensions et retournements de situations, aidés par des personnages remarquablement écrits et joués – mention spéciale à Amanda Redman (Jacky), impériale.

MINISÉRIE D’ALAN WHITING. AVEC RAY WINSTONE, AMANDA REDMAN ET CHARLOTTE RANDLE. ****

Ce jeudi 9 février à 20h50 sur Arte.

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