Critique

[À la télé ce soir] Les Enchanteurs

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Massimo Urbinati Journaliste

Le primé Frédéric Laffont nous offre une immersion, deux saisons durant, au sein de cette véritable institution qu’est le Théâtre Royal de la Monnaie.

« Tout commence par un cri. » Fragile, le spectacle respire. L’opéra a peut-être vu le jour à Florence au XVIIe siècle mais à Bruxelles, au quotidien, il palpite encore. Vivant, tout du long, sera le maître-mot. Le primé Frédéric Laffont nous offre une immersion, deux saisons durant, au sein de cette véritable institution qu’est le Théâtre Royal de la Monnaie. On parle ici d’un bâtiment qui fut le témoin de l’étincelle de la révolution de 1830 qui conduisit à l’indépendance de la Belgique. Une maison où, sans aucun doute, on travaille encore plus que l’on ne joue. D’emblée, on est frappé par cette tenace impression d’étudier une fourmilière, grande et solidaire famille où chaque petite main fait abstraction d’elle-même pour devenir une pièce de l’ensemble et instaure l’ordre au sein du chaos. La compétence et l’enthousiasme d’innombrables corps de métier au service d’un spectacle en marge du réel. Derrière les souvenirs et les états d’âme, quelle belle opportunité d’assister, de ressentir et d’accompagner l’incommensurable travail sous la pointe de l’iceberg qu’est le résultat final. Car en toile de fond, sournoisement, la menace pèse. L’idée de soutenir la culture n’a malheureusement plus la cote et partout sont rongés les subsides alloués aux enchanteurs de tous bords. Faudra-t-il s’accommoder de sombrer dans un monde qui se passe de beauté? La question est posée. « Depuis que l’homme est homme, il raconte des histoires. » Et celle-ci en est une particulièrement belle.

DOCUMENTAIRE DE FRÉDÉRIC LAFFONT. ****

Ce dimanche 4 décembre à 23h55 sur Arte.

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