[À la télé ce soir] Les bandits tragiques. La véritable histoire de la bande à Bonnot

Portraits des membres de la bande à Bonnot © DR

Il a fallu un braquage à Paris en plein jour, le 21 décembre 1911, pour qu’une bande d’individus entre dans l’histoire criminelle et reste dans la mémoire populaire française plus d’un siècle après sa mort: c’était la bande à Bonnot.

Décrits comme des criminels endurcis et des terroristes anarchistes, ils ont défrayé la chronique et terrorisé tout un pays. Ils étaient partout, tous les crimes leur étaient attribués. D’incroyables moyens policiers ont été déployés pour leur arrestation. L’épopée de la bande à Bonnot s’est achevée en avril 1912 par deux sièges épiques en banlieue parisienne et chacun ont attiré plus de 30.000 personnes venues voir et pour certains filmer la mise à mort des bandits.

Pourquoi un tel débordement de moyens sur une bande de braqueurs qui ne totalisera finalement que deux hold-up? Pourquoi la presse de l’époque a-t-elle surexploité cette affaire? Cette bande d’anarchistes illégalistes a sévi moins d’un an, ce n’est donc pas à la durée ou à l’importance de son activité qu’elle doit sa postérité, mais bien plutôt à la fulgurance des actes commis et leur dimension politique. Quoi qu’il en soit un mythe du XX° était né. Près d’un siècle plus tard, l’expression de « bande à Bonnot » conserve une forte puissance évocatrice. Elle a fait durant un siècle l’objet de chansons à succès, de films, de romans, de bandes dessinées, d’essais… devenant même en 1968, le symbole d’une révolte violente contre une société répressive et corrompue.

Pour comprendre ce phénomène, il faut se replacer dans l’histoire du pouvoir politique et des courants contestataires de l’époque, et évoquer les bouleversements sociaux, artistiques, techniques, urbains… que connaît la France à la veille de la Grande Guerre. Leur lien avec les milieux anarchistes, dévoilé par la presse, a provoqué l’hystérie collective et un déferlement de violence. Ces « en-dehors » réveillent des craintes profondes sur la remise en cause de l’ordre social incarnées quarante ans plus tôt par la Commune de Paris puis par les actes isolés d’anarchistes, qui hantent encore les esprits. Surtout l’histoire de Bonnot intervient dans une France en pleine transformation qui bascule vers la modernité. Cette société est à cheval entre deux siècles. Un temps de progrès politiques, économiques, techniques mais sous la domination sans partage de la bourgeoisie d’affaire et industrielle.

C’est tout cela que nous racontera ce documentaire, au travers d’évocations, de documents d’archives des années 1910, de travaux d’historiens, spécialistes de la Belle Epoque, des années d’avant-guerre et grands connaisseurs de cette épopée criminelle.

DOCUMENTAIRE.

Ce samedi 15 octobre à 21h00 sur La Trois.

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