Critique

À la télé ce soir: Lee Scratch Perry’s Vision of Paradise

Lee Scratch Perry © Volker Schaner
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le documentaire de Volker Schaner sur le Mighty Upsetter, marchand de rêves, grand maître de l’univers, est le portrait d’un homme pas comme les autres qui a laissé une marque indélébile sur l’histoire de la musique.

« Il est le parrain de toute la dance music actuelle. Quelles que soient les branches ou les sous branches, toutes mènent, comme celles d’un grand chêne, à une seule et même racine. Le dub et Lee Perry. » (Martin « Youth » Glover, Killing Joke) « Lee Perry est un dingue. C’est lui qui m’a montré qu’un studio d’enregistrement pouvait être un instrument de musique. » (Irmin Schmidt, Can) « Lee Perry joue un rôle déterminant dans l’histoire de la musique. Pour moi, c’est l’ultime explorateur de l’espace. » (Ashley Beedle) « Lee Perry était le guide spirituel du reggae. Son étincelle. Et Bob Marley son messager. » (le producteur Steve Marshall) L’introduction de Lee Scratch Perry’s Vision of Paradise donne le ton. Le documentaire de Volker Schaner sur le Mighty Upsetter, marchand de rêves, grand maître de l’univers, est le portrait d’un homme pas comme les autres qui a laissé une marque indélébile sur l’histoire de la musique. Qu’on croie ou pas en Jah Rasta… En 52 minutes, ponctué par des interviews d’Adrian Sherwood, Denis Bovell, P Son (le demi-frère cadet de Perry), Mad Professor ou encore de l’artiste britannique Peter Harris, ce Vision of Paradise raconte Lee Scratch en même temps que la Jamaïque, pierre angulaire du capitalisme naissant (« des villes entières comme Liverpool ne doivent leur existence qu’au commerce des esclaves, des cannes à sucre et du rhum »), et que le mouvement rastafari.

Producteur de Bob Marley (dont il évoque le tempérament), Perry fut le grand pionnier du reggae et du dub. Il a mené une révolution musicale pour venir au secours de la Jamaïque et du peuple noir. A inventé des sons que personne ne pouvait expliquer et des mélodies immortelles. Et fut l’un des premiers à intégrer des samples et des extraits d’émissions de télé dans sa musique. Mais l’homme, qui s’est installé dans les Alpes suisses fin des années 80, est aussi un grand barjot qui soufflait de la fumée de ganja sur ses bandes magnétiques pour bénir ses mixages. Et qui, complètement parano, a un jour mis le feu à son mythique studio. Un talentueux et gentil illuminé auquel ce docu, un peu frappé, correspond bien. Entre voyage avec Lee Scratch à Londres, session d’enregistrement en compagnie de The Orb et baignade en mer où il se fait des rastas avec des algues.

Documentaire de Volker Schaner.

Ce samedi 15 août à 00h35 sur Arte.

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