Critique

À la télé ce soir: Le Pape et la mafia

La mafia utilise comme les icônes de la religion catholique pour leur image publique © GA&A Productions
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

John Dickie, qui étudie sur le crime organisé en Italie depuis quinze ans, a de toute évidence réalisé un énorme travail d’investigation et multiplie les interlocuteurs (prêtres, repentis, policiers, spécialistes, procureurs).

« La ‘Ndrangheta se résume à l’adoration du mal et au mépris du bien commun. Ce mal doit être combattu. Chassé. Ceux qui dans leur vie suivent la voie du mal, comme le font les membres de la mafia, ne sont pas en communion avec Dieu. Ils sont excommuniés. » Le 21 juin 2014, en Calabre, suite à l’assassinat d’un petit garçon de trois ans lors d’un règlement de compte, le Pape François s’attaque de front à l’une des plus puissantes organisations criminelles du monde. Ses mots n’ont pas de valeur légale (ils n’ont pas été prononcés au cours d’une procédure canonique) mais prouvent qu’après la pédophilie, le Saint-Père tient à s’attaquer à un autre tabou: le mariage contre nature de l’Eglise catholique et de la mafia. Oui, des membres du clergé ont été de mèche avec des hommes d’honneur. Oui, la banque du Vatican a blanchi leur argent. John Dickie, qui étudie sur le crime organisé en Italie depuis quinze ans, a de toute évidence réalisé un énorme travail d’investigation et multiplie les interlocuteurs (prêtres, repentis, policiers, spécialistes, procureurs) mais sa manière de se mettre en scène rend irritant ce documentaire pourtant intéressant.

DOCUMENTAIRE DE JOHN DICKIE ET JESUS GARCES LAMBERT.

Ce mardi 2 juin à 20h50 sur Arte.

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