Critique

[À la télé ce soir] La planète FIFA

Joueur de football au Brésil © Grand Angle Productions
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

C’est dans un contexte assez particulier que la Fédération internationale de football, multinationale tentaculaire qui pèse aujourd’hui 1,5 milliard de dollars, élira le 26 février son nouveau président.

Le 27 mai 2015, le FBI lançait un vaste coup de filet dans un hôtel de Zurich. A la veille du 65e Congrès de la FIFA, il arrêtait en Suisse sept responsables de l’organisation. L’objet de ces inculpations? Des irrégularités dans les négociations des droits de retransmission, la désignation des lieux où se dérouleraient les compétitions comme le nom de celui qui dirigerait la Fédération… Le solide documentaire de Jean-Louis Perez, tout en lui tirant le portrait, met le doigt sur les petits arrangements et les grandes magouilles qui ont ponctué l’histoire de l’institution créée le 21 mai 1904 dans une arrière-cour de la rue Saint-Honoré à Paris. A l’époque, c’est une association à but non lucratif. Le football ne génère pas d’argent. L’antithèse de ce qu’elle et le ballon rond représentent aujourd’hui. Un journaliste qui enquête depuis quinze ans sur les procédés de la FIFA, un avocat américain spécialisé dans la corruption, un ancien responsable de la Fédération camerounaise ou encore un ancien secrétaire général de l’Uefa dévoilent la face cachée d’un organe dont les discours de façade et le vernis se craquellent. Raconter la FIFA, c’est évidemment raconter la Coupe du monde. La première en Uruguay où seuls trois pays européens se sont rendus (la traversée en bateau durait trois semaines). Comme celle prévue au Qatar malgré toutes les contre-indications. Une enquête passionnante sur l’une des plus gigantesques et truquées pompes à fric du monde.

DOCUMENTAIRE DE JEAN-LOUIS PEREZ.

Ce mardi 23 février à 20h55 sur Arte.

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