Critique

À la télé ce soir: George Harrison – Living in the Material World

George Harrison: Living in the Material World © Metropolitan Filmexport
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Un imposant documentaire consacré au guitariste des Beatles par monsieur Martin Scorsese.

Titre du cinquième album solo enregistré par George Harrison, disque qui, en 1973, supplanta pendant un mois à la tête des charts américains le Red Rose Speedway de… Paul McCartney et de ses Wings, Living in the Material World est aussi celui de l’imposant documentaire consacré au guitariste des Beatles par monsieur Martin Scorsese. Lettres privées (notamment celles qu’il envoie à sa mère en pleine Beatlemania), vidéos familiales, souvenirs personnels, photos et extraits d’interviews conservées par l’ancien garçon dans le vent… Scorsese, qui avait rencontré Harrison pour la première fois lorsqu’il s’en était allé frapper à sa porte avec Jack Nicholson et Robbie Robertson pendant le tournage de The Last Waltz, docu réalisé par Marty autour du concert d’adieu de The Band, a eu accès à un matériel tout simplement hallucinant pour retracer la vie du plus spirituel des Fab 4. D’autant que de Paul McCartney à Ringo Starr, de Klaus Voormann à George Martin en passant par Eric Clapton, Ravi Shankar ou encore Terry Gilliam, les intervenants sont nombreux à raconter le gamin de Liverpool emmené par un cancer à 58 ans après avoir révolutionné l’histoire de la pop music. Ils décrivent un homme à la personnalité et à l’humeur changeantes. Tour à tour charmant et colérique.

« George vivait selon ses convictions, se souvient ce bon vieux parano de Phil Spector. Il était spirituel et vous le saviez. Il n’avait rien de mercantile. Etre à ses côtés, ça vous rendait spirituel. Vous en aimiez même les Krishna qui peuvent parfois être très chiants à se balader en toge, le crâne rasé, la poudre blanche sur le visage. Et qui vous foutaient la trouille en sortant de l’obscurité. » L’un des seuls défauts de ce film est sans doute que Scorsese et Harrison, au-delà de partager leur amour pour la musique, pratiquaient tous deux la méditation transcendantale. La longue phase mystique de George (le docu est soit dit en passant produit par sa veuve) est finalement l’un des seuls moments où l’on regarde sa montre au cours de ces trois heures et demie de portrait. Un ennui balayé par Tom Petty qui raconte les Traveling Wilburys, avec à l’appui des images des sessions d’enregistrement en compagnie de Roy Orbison et de Bob Dylan. Et quand Eric Idle se souvient de Harrison hypothéquant sa maison pour que les Monty Python, lâchés par EMI, puissent tourner La Vie de Brian. « Tout ça parce qu’il voulait le voir. Le billet le plus cher de l’histoire du cinéma. » Sacré Graal…

DOCUMENTAIRE DE MARTIN SCORSESE.

Ce samedi 22 août à 22h40 sur Arte.

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