Critique

[À la télé ce soir] Dennis Hopper, rebelle d’Hollywood

© Stefan Jonas
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Signé Hermann Vaske, ce documentaire se promène de la poussière du Kansas aux cristaux et aux paillettes de l’usine à rêves pour raconter le parcours impensable d’un type aussi charismatique qu’intriguant.

« Dennis est arrivé à Sydney les mains vides. « Où sont tes bagages? J’en ai pas. Tes vêtements? Tu vas me les fournir. » C’était ça Dennis. Il est arrivé pieds nus dans ses bottes avec une chemise à carreaux et son passeport. « Je suis prêt. » Dès le deuxième soir, il était en prison. On a dû l’en sortir et lui faire quitter la ville, l’éloigner du dock et des bars. Il essayait de devenir Daniel Morgan. » Le réalisateur australien d’origine française Philippe Mora se souvient très bien de son film de 1976 consacré au plus grand bandit du pays des kangourous. Mais il se remémore encore mieux, comme si c’était hier, l’arrivée pour son tournage de Dennis Hopper. Si un homme de cinéma plus que tout autre méritait un portrait documentaire en mode road-movie, c’était bien le réalisateur d’Easy Rider, l’emblème à moto de la génération hippie. Ce mec insaisissable qui a disparu pendant dix jours dans la jungle durant le tournage d’Apocalypse Now ou arrivait aussi camé que son personnage à Hambourg sur celui de L’Ami américain de Wim Wenders au point d’en venir aux mains avec Bruno Ganz. Signé Hermann Vaske, Dennis Hopper, rebelle d’Hollywood (qui aurait bien fait de conserver son titre anglais d’Uneasy Rider) se promène de la poussière du Kansas aux cristaux et aux paillettes de l’usine à rêves pour raconter le parcours impensable d’un type aussi charismatique qu’intriguant. Acteur, réalisateur, peintre et photographe, tour à tour rebelle ingérable et star de la pub, junkie et ascète (il n’a plus touché une goutte d’alcool sur les 23 dernières années de sa vie), Hopper est ici raconté par d’anciens compagnons de route. Isabella Rossellini, qui a connu le tueur sous acide de Blue Velvet, Julian Schnabel, qui l’a dirigé en marchand d’art de Basquiat, ou encore Anton Corbijn, qui l’a photographié, Wim Wenders et Michael Madsen brossent les contours d’une personnalité singulière partie le 29 mai 2010 d’un cancer de la prostate à l’âge de 74 ans. Zoom original sur un pote de James Dean qui a côtoyé le caniveau mais a attendu d’être mourant pour avoir son étoile sur le plus célèbre trottoir du monde.

DOCUMENTAIRE DE HERMANN VASKE.

Ce lundi 21 août à 00h25 (dimanche soir donc ) sur Arte.

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