Critique

[À la télé ce soir] David Bowie, l’homme cent visages ou le fantôme d’Hérouville

David Bowie, période "Aladdin Sane" © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le docu de Gaëtan Chataigner et Christophe Conte, tandem à qui l’on devait déjà le joli Portrait au présent de François De Roubaix, est riche en anecdotes.

Tandis que David Bowie sort son 25e album, Blackstar, le 8 janvier, jour de son 69e anniversaire, et décédait deux jours plus tard, France 4 propose un récent documentaire consacré au plus grand transformiste de la pop music. Ziggy Stardust, pacifiste icône montée sur platform boots d’un glam rock venu d’ailleurs. Aladdin Sane (a lad insane, un homme dérangé), son double mélancolique, envers dépressif d’une euphorie trop brutale. Halloween Jack, être violent et maléfique inspiré par le roman 1984 de George Orwell et L’Orange mécanique de Kubrick. Ou encore le Thin White Duke, aristocrate dément et zombie amoral qui ressemble à un officier SS en civil. David Bowie, l’homme cent visages ou le fantôme d’Hérouville raconte le caméléon et son goût de l’avatar, tire le portrait de ses alter ego et joue les ghostbusters au Château d’Hérouville, mythiques studios du nord-ouest parisien qui abritèrent les amours de Chopin et de George Sand et où il s’arrêta par deux fois de longs mois. Allant fréquemment dans des élans de paranoïa se faire examiner à l’hôpital de Pontoise pour des douleurs au ventre convaincu qu’on essayait de l’y empoisonner.

Sur le fond, il n’y pas grand-chose à reprocher à David Bowie, l’homme cent visages. Le docu de Gaëtan Chataigner et Christophe Conte, tandem à qui l’on devait déjà le joli Portrait au présent de François De Roubaix, est riche en anecdotes. Permet de cerner les multiples facettes de l’animal. Et avance d’intéressantes pistes de réflexion. Sur la forme par contre, malgré quelques chouettes images d’archives et vieilles interviews, c’est tout de suite plus discutable. Outre le ton parigot de la voix off, il y a les intentions arty maladroites. Les reconstitutions et errances de jolies créatures comme sorties du passé. Il y aussi, surtout, les reprises de Lou Doillon, Barbara Carlotti, Chilly Gonzales, Jeane Added ou encore Alain Chamfort (en français) qui débarquent pour de petites réinterprétations acoustiques inutiles et souvent sans intérêt…

DOCUMENTAIRE DE GAËTAN CHATAIGNER ET CHRISTOPHE CONTE.

Ce jeudi 14 janvier à 00h35 sur France 4.

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