[À la télé ce soir] Coup de foudre à Notting Hill

Julia Roberts et Hugh Grant dans Notting Hill de Roger Michell. © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

La Rolls de la romcom. Un film de référence, un classique dont le charme inoxydable semble définitivement envelopper le quartier londonien auquel il emprunta son nom…

Si le cinéma considère généralement Paris comme la ville romantique par excellence, le Notting Hill de Roger Michell est là pour rappeler que Londres n’est pas dénuée d’arguments pour autant. De Portobello Road à Kenwood House et jusqu’à un palace du Strand, c’est un véritable conte de fées qui s’y déroule, dès lors que la plus grande star de cinéma du moment, Anna Scott -Julia Roberts, au sommet de sa resplendissante beauté-, débarque dans la librairie de voyage tenue par William Thacker -Hugh Grant, concentré de charme et de décontraction. Ces deux-là sont faits l’un pour l’autre, mais ils ne le savent pas encore; le film va se charger de les rapprocher, en dépit d’obstacles nombreux -à commencer par un colocataire encombrant, joué par un impayable Rhys Ifans, à quoi viennent s’ajouter les obligations et inconvénients d’une vie de star.

Coeurs d’artichaut

L’intérêt d’une comédie romantique ne tient pas tant, on le sait, dans son issue, que dans la manière d’accorder les éléments qui y mèneront infailliblement. De ce point de vue, Notting Hill, c’est la Rolls de la romcom, de la haute cuisine au pays du fast food dont Hollywood voudrait faire notre ordinaire à grand renfort de Jennifer Aniston et autre Amanda Seyfried. Pas la moindre faute de goût dans le film de Roger Michell, qui transforme le spectateur en coeur d’artichaut à peine Julia R. a-t-elle franchi la porte bleue du 142 Portobello Road. La suite aligne péripéties et morceaux d’anthologie comme à la parade -voir le moment où notre superstar hollywoodienne est l’invitée surprise que notre ami libraire ramène chez ses proches, ou cet autre, où le même libraire débarque au Ritz afin de la retrouver, et se trouve contraint de se faire passer pour un journaliste de la revue Horse & Hound participant à un junket, on en passe et de meilleurs encore…

Le reste est question de vibrations, notamment. Celles de Notting Hill ont un petit quelque chose d’authentique, certes magnifié par la caméra (voir la scène, magique, où défilent les saisons alors que Hugh Grant remonte le marché), qui s’avère difficilement résistible tout en nous donnant le sentiment de partager les émotions des protagonistes, et jusqu’à la vulnérabilité de Julia Roberts. Le résultat, où la finesse du trait le dispute encore à la chaleur dispensée, est rien moins qu’enchanteur: plus de 10 ans après sa sortie, Notting Hill est mieux qu’une comédie romantique de référence, c’est un classique dont le charme inoxydable semble définitivement envelopper le quartier londonien auquel il emprunta son nom…

COMÉDIE DE ROGER MICHELL. AVEC JULIA ROBERTS, HUGH GRANT, RHYS IFANS. 1999.

Ce dimanche 20 août à 20h55 sur Arte.

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