Critique

À la télé ce mardi soir: Le bonheur est sur le zinc

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Les cafés, troquets, estaminets, gargotes, bistrots et bouis-bouis en tout genre ont tendance à suivre la même trajectoire. Celle de la disparition.

Un phénomène économico-sociologique très particulier, qui n’épargne bien évidemment pas la Belgique, mais qui se fait sentir encore plus douloureusement en France. Outre-Quiévrain, les villages n’en finissent plus d’être désertés par leurs bistrots. Certaines communes perdent encore régulièrement jusqu’à leur dernier établissement du genre, laissant les vieilles générations à leurs chaumières et à leurs souvenirs. C’est l’objet de ce documentaire sensible et bien croqué. Plutôt que de faire appel à divers spécialistes pour expliquer les raisons de cette hémorragie, la réalisatrice Dominique Torres a décidé d’embarquer sa caméra aux quatre coins de la France, dans une espèce de road-movie sympathique et nostalgique. Elle laisse parler les gens. De la Bretagne aux Yvelines, de la Haute-Marne aux Flandres, on rencontre des tenanciers de bistrots et des clients, entre captations d’instants et petites incises dans la vie de ceux qui font les troquets, ceux qui leur dessinent cette trogne si particulière d’éponges sociales en perdition. Ici, une arrière-cuisine sert de repères aux âmes errantes du village, là un maire se bat pour dégoter des indépendants qui oseront se lancer dans ce commerce incertain. Les clients, eux, viennent au café pour écouter des histoires, pour en raconter d’autres, pour retrouver les copains, pour s’en mettre une bonne à l’occasion. Mais au train où vont les choses, on se demande pour combien de temps encore.

DOCUMENTAIRE DE DOMINIQUE TORRES.

Ce mardi 25 juin à 22h30 sur France 2.

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