À la télé ce mardi soir: Autistes, une place parmi les autres

Un documentaire fort qui, dans le cadre d’une problématique encore très mal cernée, donne des clés de compréhension nécessaires.

Ils sont français, québécois, italiens, allemands. Des gamins, pour la plupart. Mais aussi une jeune femme vers qui Marina Julienne et Martin Blanchard dirigent leur caméra. Ils sont autistes. Plus ou moins sévèrement. Pour eux comme pour tant d’autres, se posent plusieurs questions. La définition de leur mal d’abord. Maladie ou handicap? Au cours des dernières décennies, c’est la deuxième approche qui s’est dégagée comme la plus à même de décrire ce phénomène très complexe. Car il existe différents types et degrés d’autisme, ce trouble envahissant du développement (TED): si le Dustin Hoffman de Rain Man a ancré une certaine vision du problème dans l’imaginaire populaire (celle du génie capable de compter les cure-dents en une seconde), on peut être autiste Asperger, on peut être autiste en déficience intellectuelle, on peut être autiste et s’intégrer parfaitement dans une classe, pour peu que le suivi soit adapté… Selon les pays, les critères englobant les enfants dans cette catégorie varient: en Amérique du Nord par exemple, une personne sur 50 serait atteinte. Au Canada, une institution spécialisée tente de contrer l’autisme dès le plus jeune âge à coup d’exercices répétitifs alors qu’en Italie, une spécialiste accompagne un garçon dans une classe, au jour le jour, pour qu’il s’y intègre le plus naturellement possible. Variété d’approches…

Si le documentaire présenté ce mardi soir par Arte laisse la parole aux spécialistes du monde entier -lesquels ne sont pas forcément d’accord sur les moyens d’améliorer le développement des petits- et suit quelques enfants dans leurs activités quotidiennes, il vaut aussi, et peut-être avant tout, pour le témoignage poignant de Josef Schovanec. Philosophe, écrivain, il milite activement pour le droit des personnes autistes à vivre le plus normalement possible. En étant intégrées, incluses. Drôle, touchant, Schobvanec est atteint du syndrome d’Asperger, qui concerne un autiste sur dix: ses facultés intellectuelles sont égales ou supérieures à la moyenne, à ceci près qu’il peine à communiquer « normalement ». au final, Autistes: une place parmi les autres est un documentaire fort qui, dans le cadre d’une problématique encore très mal cernée, donne des clés de compréhension nécessaires.