Critique

À la télé ce lundi soir: Chaumière

Georgette est femme de ménage dans la chaîne d'hôtel low cost Formule 1. © Arte
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

« A quoi sert l’espace dans une chambre quand on dort? » « Elles sont dans votre chambre les toilettes chez vous? » Vous les avez sans doute déjà reconnus. Ces slogans sont ceux des Formule 1.

Ces hôtels low cost de périphérie, fonctionnels et anonymes, au confort spartiate et à la vue sur parking. Dans cette chaîne à la logique mercantile implacable, pensée et conceptualisée par le groupe Accor au début des années 80, tout a été savamment imaginé pour économiser argent, surface, temps et personnel…

Emmanuel Marre, cinéaste belge sorti de l’IAD, est parti planter sa caméra derrière ces murs qui suintent l’anonymat, l’ennui et la déprime. Les Formule 1, il en a brièvement rencontré les clients: ouvriers, commerciaux, touristes, amants, fêtards, SDF… Et même quelques petits vieux un peu perdus dans cet univers automatisé où les employés se font rares. Tout en sobriété, avec poésie aussi, son premier film, récemment diffusé par RTBF, raconte des bribes d’existences en transit. Des bouts de vies solitaires et abimées. Un docu pudique et touchant filmé avec style en même temps qu’une réflexion sur le déracinement dans nos sociétés contemporaines.

  • Documentaire d’Emmanuel Marre.
  • Ce lundi 9 septembre à 00.35 sur Arte.

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