Myriam Leroy

24h chrono de retour: Jack Bauer plus dans le coup?

Myriam Leroy Journaliste, chroniqueuse, écrivain

Après quatre ans d’absence, Jack Bauer revient avec 24: Live Another Day. Les 90 premières minutes de ses nouvelles aventures ont divisé la critique. Papa, t’es plus dans l’coup?

Il n’a pas vraiment changé. La gravité s’est juste abattue sur son visage, un peu. Pas tellement. Il se passe toujours de politesse pour parvenir à ses fins, et sur sa route, il y a encore des chefs obtus et procéduriers qui lui mettent bien profond des bâtons dans les roues.

Jack Bauer est de retour, quatre ans presque jour pour jour après son baroud d’honneur, le 24 mai 2010 sur la Fox. On l’y avait vu à travers l’écran de contrôle de l’unité antiterroriste qui l’avait lâché pour de bon, livré à lui-même, dans l’abyssale solitude des héros à la rigueur morale encombrante. On le retrouve encore en dilettante, animé d’un objectif: sauver le Président américain d’un énième attentat.

Jack Bauer est de retour et divise la critique. Papa, t’es plus dans l’coup?

Ce qui distingue cette nouvelle fournée d’épisodes des précédentes: une tentative de modernisation des enjeux, qui collent à leur temps. On y perçoit donc une volonté de jouer sur l’angoisse entourant le développement des drones civils et militaires, et un exposé des dérives liées à l’exploitation des données électroniques, façon Wikileaks.

Voilà donc de quoi plonger dans les plus grandes inquiétudes contemporaines, et livrer douze épisodes (finis les 24, bienvenue aux ellipses temporelles) électrisants. Sauf que 24: Live Another day, apparaît paradoxalement très daté. Question de lourdeur dans les démonstrations, de soulignage à gros trait des tenants et aboutissants des situations… Question de narration (adepte du temps réel, des splits screen…), qui était révolutionnaire en 2001 mais qui n’étonne plus à l’heure où les techniques scénaristiques ne cessent de se montrer ingénieuses. Question de codes, restés inchangés treize ans durant. Jack a bien flirté avec le côté obscur de la force il y a quelques années, il reste ce brave type un peu brutal qui veut faire triompher le bien même quand celui-ci implique de pactiser avec le mal.

Bref, 24: Live Another day a fort peu d’arguments à faire valoir auprès de ceux qui se gavent des séries plus matures et plus spectaculaires nées ces dernières années. Seuls seront émus les fans de la première heure, qu’un décompte de secondes sur un tintement métallique parvient encore à galvaniser. Ils entreront dans cette 9e saison comme dans des pantoufles. Avouez que pour une série censée susciter l’anxiété…

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