Generation Polaroid

© Westlicht Collection

Le musée WestLicht, à Vienne, a acquis une inestimable collection de 4400 tirages Polaroid effectués, au milieu des années 1950, par des artistes confirmés ou non. Morceaux choisis.

En cliquant ICI, vous aurez sous les yeux les rescapés d’un naufrage. Morceaux choisis de quelques 4400 clichés issus de l’incroyable histoire de Polaroid, futurs points focaux d’une grande rétrospective dans leur nouvelle patrie… autrichienne. Rembobinage.

Dès les années 50, Ansel Adams, photographe de son état et célèbre directeur technique de Polaroid, a l’idée géniale d’envoyer des appareils photo et des cartouches à des artistes émergents ou confirmés en échange de leurs tirages. Un pari osé, auquel mordent bientôt Peter Beard, Andy Warhol, Robert Mapplethorpe, Helmut Newton ou Robert Rauschenberg.

Intitulé Artist Support Program, le projet permettra surtout la constitution d’une galerie unique en son genre, rassemblant pour la première fois des oeuvres issues non d’un artiste ou d’un thème communs, mais d’une technologie qui réduit dorénavant l’espace entre intuition et réaction. Une vraie révolution pour un fonds à plusieurs reprises menacé.

Après une première débâcle en 2004, Polaroid fait à nouveau faillite en 2008. La société américaine n’a d’autre choix que de mettre en vente quelques 1200 instantanés de sa collection, débitée aux enchères. D’autres pièces, qui dormaient depuis 20 ans à l’étage des archives du musée de L’Elysée de Lausanne, viennent d’être sauvées d’une dispersion similaire.

Pour quelques 755.000 dollars, le convoi exceptionnel a pris la direction du Westlicht Schauplatz de Vienne, l’un des musées de photos les plus réputés au monde, domaine réservé de l’Autrichien Peter Coeln. Une acquisition spectaculaire pour un collectionneur qui a l’oeil. Un polaroid android fanatique du petit format carré qui s’est associé à The Impossible Project (à l’origine de la relance de la production de films Polaroid en 2010) pour concevoir une expo dévoilant les légendaires instantanés d’époque aux côtés de clichés d’artistes contemporains qui réenclenchent la légende.

Un bain commun sans nul doute révélateur, entre sensations d’immédiateté et nostalgie du « déjà passé », tout à l’image d’une marque mythique…

Ysaline Parisis

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