Critique

À la télé ce jeudi soir: Mirage à l’italienne

Mirage à l'italienne © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Au départ du film, une petite annonce: « Turin 2011: société de pêche au saumon en Alaska recherche employés. Départ imminent. » Dans une Italie qui a perdu le nord, la promesse suscite rêves et projets.

A Turin, une quinquagénaire ex-héroïnomane sans emploi, un mécanicien homo, une comédienne ratée fan de Dietrich, un ancien militaire qui a connu l’Irak et l’Afghanistan, et un publicitaire anéanti par la mort de son fils postulent pour changer de vie, fuir à l’autre bout du monde et s’en aller conditionner des saumons dans la petite ville côtière de Yakutat en Alaska. C’est le point de départ de ce fin et touchant, bouleversant par moments même, documentaire d’Alessandra Celesia. La réalisatrice y dépeint à hauteur d’hommes et de femmes en détresse les rêves d’ailleurs dans une ville jadis capitale italienne de l’automobile et temple de Fiat aujourd’hui méchamment ébranlée par la crise. Joliment filmé, porté par les monologues enregistrés de la toxico repentie Giovanna, durs et poétiques à la fois, Mirage à l’italienne a reçu le Prix Aprile et la Mention spéciale du Jury au dernier festival du film de Milan. Une odyssée solidaire qui ne peut laisser insensible.

  • DOCUMENTAIRE D’ALESSANDRA CELESIA.
  • Ce jeudi 12 décembre à 23h35 sur Arte.

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