Modern Family, prochaine rafle aux Emmy

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Une chronique familiale qui, au premier coup d’oeil, n’a rien de vraiment excitant. Et pourtant, détrompez-vous: cette série est véritablement addictive et attachante. Et risque bien de décrocher le gros lot à la prochaine cérémonie des Emmy awards.

C’est LA sitcom de l’année. Celle qui fait vaciller de son trône la multiprimée 30 Rock. Et qui pourrait bien lui rafler fin août au nez et à la barbe l’Emmy de la meilleure comédie. Des awards pour lesquels Modern Family concourt dans cinq catégories, avec une hégémonie certaine (par exemple, sur les six meilleurs seconds rôles masculins potentiels, elle a réussi à placer trois comédiens de son écurie).

Sur papier, cette chronique familiale n’a pourtant rien de très excitant: mettant en scène un clan formé de cellules plus restreintes résolument contemporaines dans une banlieue d’Amérique du Nord tout ce qu’il y a de plus convenu, elle entend faire rire avec des petites choses du quotidien. Sur écran, c’est une réussite totale. Du genre à devenir addictive en 10 minutes à peine.

L’hilarant arbre généalogique se dessine comme ceci: au sommet, il y a Jay (interprété par Ed O’Neill, l’Al Bundy de Mariés, deux enfants). Jay qui porte la soixantaine pas forcément fringante, et qui s’est remarié avec une bombe latine déjà mère d’un gamin de 11 ans, l’adorable Manny, petit obèse romantique. Le bonhomme a lui-même deux enfants, qui ont quitté le nid depuis bien longtemps. D’un côté Claire, maîtresse d’un foyer où gambadent quatre bambins (trois ados et son mari, profondément attardé). De l’autre Mitchell, trentenaire gay qui a adopté une petite Asiatique avec son compagnon.

Connectée sur son époque

Une sacrée ménagerie au sein de laquelle les frictions sont évidemment nombreuses. Parce que le patriarche est plutôt homophobe et pas spécialement porté sur la communication interculturelle (il interdit ainsi à sa famille de fêter Noël comme en Colombie), que son fils gay évolue sur une planète bien loin de la sienne faite de hamburgers, de hummers limousines et de base-ball, et que le mari de Claire ne loupe aucune occasion de gaffer. Ce dernier personnage étant l’un des plus savoureux portés à l’écran ces dernières années, au coude à coude avec l’inénarrable Jack Donaghy de 30 Rock.

Filmée, comme d’autres avant elle, à la manière d’un documentaire, la série joue sur le décalage comique entre déclarations face caméra et actions réelles. Ce qui donne des situations cocasses et des dialogues confinant à l’absurde. Finement écrite, très connectée sur son époque et parfois grinçante, cette Modern Family n’en est pas moins un spectacle grand public, feel good et gentil, qui ne s’épargne aucun happy end. Comme diraient nos grands-mères, « C’est mignon, c’est frais! »

Modern Family, 16.20 sur BE Séries.
Une série ABC, avec Sofia Vergara, Julie Bowen, Ty Burrell.

Myriam Leroy

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