Comment va la douleur?

Simon Maréchal est à bout de souffle. Ancien mercenaire, reconverti en tueur à gages sans scrupules, le vieil homme est atteint d’une de ces maladies dont on ne revient pas. Un jour de déprime, il rencontre, dans la ville d’eaux de Vals-les-Bains, Bernard, un jeune homme aussi gentil que simplet.

COMMENT VA LA DOULEUR?, TÉLÉFILM DE FRANÇOIS MARTHOURET. AVEC BERNARD LE COQ, THOMAS COUMAS, PAULINE ETIENNE.

Ce vendredi 13 mai à 20h35 sur France 2.

Simon (Bernard Le Coq) et Bernard (Thomas Coumans) se rencontrent dans un bois. Le premier a un noeud coulant autour de la gorge, le second passe par là et empêche le suicide. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais elle se déroule à Val-les-Bains, petite ville d’Ardèche où les gens sont forcément amenés à se recroiser. Au gré du hasard, donc, le vieux dératiseur (qu’il dit) et le simple d’esprit (qu’il dit aussi) vont faire plus ample connaissance. Tant et si bien que Simon propose un contrat à son nouvel « ami »: 500 euros pour l’emmener au Cap d’Agde, où il a « à faire ». En fait, Simon est tueur à gages, et sa santé est si chancelante qu’il craint de se tuer lui-même au volant.

Cacophonie

Lors d’une halte, les compères tombent sur Fiona (Pauline Etienne) une jeune fille mère célibataire tout aussi cabossée par la vie qu’eux deux. Le duo se mue donc en quatuor. Avant de devenir un quintette, puisque sur leur route, il y a aussi Rose, taxidermiste belge (Catherine Mouchet) en quête du grand amour. Une sacrée ménagerie que cette galerie de portraits imaginée par l’écrivain français Pascal Garnier, et adaptée à l’écran par François Marthouret. Le comédien devenu réalisateur s’acquitte de la tâche avec un certain talent: dès la scène d’ouverture, on comprend qu’on n’est pas dans un téléfilm classique (c’est-à-dire surexplicite, simplifié à l’extrême, sans enjeux artistiques), mais face à une vraie £uvre. Avec ses partis-pris esthétiques, ses longueurs contemplatives, sa douce mélancolie et son petit grain de folie. Avec ses ratés, aussi: Marthouret, pourtant familiarisé au travail d’acteur, laisse tourner ses comédiens en roue libre, sans les diriger. Chacun joue donc sa propre partition (basée sur d’épouvantables dialogues), et tant pis pour la cacophonie générale. Un peu dommage, même si on retrouve avec plaisir le jeune Thomas Coumans, véritable concentré de talent qui fait son trou en France après quelques prestations remarquées, dont le premier rôle du téléfilm La Peau de chagrin avec Jean-Pierre Marielle. Comment va la douleur? est une fiction par endroits ratée, mais résolument décalée et joliment poétique.

Myriam Leroy

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