Critique

L’Enfer

Denis Tanovic dresse le portrait de 3 femmes marquées à vie par un événement tragique: elles ont vu leur père, tout juste sorti de prison, frapper violemment leur mère puis se suicider en se jetant par la fenêtre.

L’ENFER, DRAME DE DANIS TANOVIC. AVEC EMMANUELLE BÉART, KARIN VIARD, MARIE GILLAIN. 2005. **

Il ne faut pas confondre ce film de Danis Tanovic avec L’Enfer de Clouzot, dont le tournage fut définitivement arrêté en 1964, et dont le script fut repris par Chabrol pour son propre L’Enfer de 1994. Pas d’étude sur la jalousie poussée au pathologique ici, mais le portrait de 3 femmes marquées à vie par un événement tragique. Lorsque Sophie, Céline et Anne étaient encore très jeunes, elles ont vu leur père, tout juste sorti de prison, frapper violemment leur mère puis se suicider en se jetant par la fenêtre. Bien des années ont passé, mais les 3 soeurs, devenues adultes, n’ont pas pu oublier. Le lien familial s’est défait entre elles, chacune vivant sa vie sans plus entretenir de rapport avec les autres. Sophie (Emmanuelle Béart), l’aînée, est mariée et mère de 2 enfants. Anne (Marie Gillain), la cadette, est étudiante, et vit une relation passionnée avec un de ses professeurs. Célibataire, Céline (Karin Viard) est la seule à s’occuper de leur maman, impotente et placée dans un home pour personnes âgées. Comment l’arrivée, dans la vie de Céline, d’un jeune homme séduisant (Guillaume Canet), va entraîner des conséquences spectaculaires, comment des secrets se verront dévoilés, L’Enfer le narre avec un sens dramatique certain. Mais Danis Tanovic (qu’avait révélé No Man’s Land et qui a récemment signé le savoureux Cirkus Columbia) a parfois le trait pesant, insistant là où il aurait peut-être fallu se faire plus sobre et retenu. L’interprétation est elle aussi assez inégale, Karin Viard se montrant la plus à son affaire dans un film qui touche, mais ne laisse pas un souvenir impérissable.

Louis Danvers

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