Killer Joe, la claque de cette Mostra de Venise

En direct de la Mostra, notre envoyé spécial prend le pouls du festival et épingle chaque jour le film qui est sur toutes les lèvres. Neuvième étape: Killer Joe de William Friedkin (The French Connection, The Exorcist).

Douze mois après Monte Hellman, un autre vétéran du cinéma américain aura dynamité la compétition vénitienne, à savoir William Friedkin, l’auteur de The French Connection et The Exorcist. Killer Joe, son nouveau film, présente les contours familiers d’un film de genre. Soit, du côté de Dallas, Texas, l’histoire de Chris (Emile Hirsch), un dealer qui, devant faire face à des embrouilles et à un besoin pressant d’argent, convainc son père (Thomas Haden Church) d’éliminer son ex-femme, afin de partager la prime de son assurance-vie. Pour plus de sécurité, le duo décide de faire appel à un flic/tueur à gages, Joe Cooper (Matthew McConaughey) qui, faute de pouvoir être payé avant d’exécuter la basse besogne, décide de prendre Dottie (Juno Temple), la soeur de Chris, pour avance…

On se croirait chez Jim Thompson; le film est en fait adapté d’une pièce de Tracy Letts. C’est surtout un vrai plaisir de cinéma, mis en scène par Friedkin avec une inspiration et une jubilation communicatives. A quoi le réalisateur ajoute, on ne se refait pas, un jusqu’au-boutisme de bon aloi, explosant les limites du genre comme celles du bon goût et tout ce qui s’ensuit, pour tracer le portrait au vitriol d’une famille américaine dysfonctionnelle – observation qu’il assaisonne d’une solide dose d’ironie féroce. C’est dire si, servi par un Matthew McConaughey bluffant, Killer Joe est la claque de cette Mostra. Bonne nouvelle pour les cinéphiles: contrairement à Bug, le précédent opus de Friedkin, le film sera distribué sur les écrans belges…

Jean-François Pluijgers, à Venise

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content