WESTERN | Lancée à l’initiative de Bertrand Tavernier, la série « L’Ouest, le vrai » entreprend de faire découvrir des romans balayant l’Histoire de l’Ouest et de sa conquête, et ayant inspiré autant de pépites d’un genre cinématographique aujourd’hui négligé, le western.
Par un curieux concours de circonstances, c’est à l’un des grands noms du… roman noir qu’il revient d’ouvrir le feu, à savoir William Riley Burnett, l’auteur de Quand la ville dort et Le Petit César, par ailleurs scénariste de Scarface, dont Terreur apache (Adobe Walls) marquait, en 1953, la première incursion dans le domaine du western. Situé dans les années 1880, le roman suit les efforts d’un éclaireur résolument anticonformiste, Walter Grein, pour mater, flanqué d’une petite troupe de marginaux, une révolte apache. Et l’accompagne au plus profond de l’Arizona, dans sa traque inlassable d’un ennemi invisible, « prédateur à l’affût de sa proie » que rien ne saurait détourner de son objectif.
Si la trame en est classique, le récit brille par sa sécheresse, comme par le sentiment de vérité crue et de beauté âpre qui s’en dégage. Burnett est ici, de toute évidence, dans son élément, ce que ne se fait faute de souligner Bertrand Tavernier dans sa remarquable postface. Le cinéaste/passeur s’y étend sur la singularité de l’auteur, mais aussi sur les deux adaptations du roman à l’écran, la première par Charles Marquis Warren, sous le titre Le Sorcier du Rio Grande; la seconde par Robert Aldrich, qui y puisait son inspiration pour le mémorable Fureur Apache, Burt Lancaster trouvant dans l’éclaireur mutique un rôle à sa rugueuse mesure. Un complément idéal à la lecture d’un roman décapant…
- DE WILLIAM RILEY BURNETT, ÉDITIONS ACTES SUD, TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) PAR FABIENNE DUVIGNEAU, 224 PAGES.
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