Love and other drugs

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Entre drame médicale et satire sociale molle, Edward Zwick adopte la voie médiane, celle d’une comédie romantique insipide. Avec Anne Hathaway et Jake Gyllenhaal.

Vingt-cinq ans de pratique hollywoodienne ont conféré à Edward Zwick le profil du touche-à-tout susceptible de se frotter à n’importe quel genre, ou presque (avec une prédilection pour le drame de guerre historique), sans que son métier, éprouvé, laisse transparaître la moindre once de personnalité. Un postulat vérifié de Legends of the Fall à The Last Samouraï, en passant par Defiance, et que ne viendra pas démentir Love and Other Drugs (rien à voir, malheureusement, avec le titre voisin concocté par Roxy Music en 1975).

Nous sommes au milieu des années 90, et Jamie Randall (Jake Gyllenhaal) est un représentant de commerce mieux au fait des techniques de drague que de celles de vente. Ce qui ne l’empêche pas d’être recruté par Pfizer afin d’aller débiter son baratin dans tout ce que l’Ohio compte d’hôpitaux. C’est là, tandis qu’il tente laborieusement d’aligner ses chiffres sur ceux d’un concurrent distribuant du Prozac à tours de bras, qu’il rencontre inopinément, lors d’une consultation, Maggie Murdock (Anne Hathaway), jeune femme précocement atteinte de la maladie de Parkinson, et artiste dotée d’un tempérament de feu. La suite, ce sera un peu de sexe débridé, pour lequel ils ont une appétence commune, bientôt lesté de sentiments, et plus encore, même si l’un comme l’autre veille jalousement sur son indépendance…

Un peu de tout et pasgrand-chose

Drame médical, satire molle (un comble, si l’on considère le rôle joué par le Viagra dans un film inspiré du livre Hard Sell: The Evolution of a Viagra Salesman de Jamie Reidy), on trouve un peu de tout dans Love and Other Drugs. Et surtout pas grand-chose au final, Zwick semblant avoir fait voeu de diluer toute aspérité (il y avait pourtant de quoi faire, avec l’industrie pharmaceutique comme toile de fond, et la consommation médicale comme possible et juteuse ramification scénaristique, timidement esquissée tout au plus) dans une mélasse insipide.

Ce qui, traduit aux normes du cinéma hollywoodien, nous vaut une énième comédie romantique, sensiblement plus épicée que la moyenne, sans doute (le film a d’ailleurs été classé ® aux Etats-Unis), mais pas moins fastidieuse pour autant. Et que ne parvient même pas à sauver d’un ennui, bientôt abyssal, le charme, très « julia robertsien » pour le coup, de Miss Hathaway, à qui sa prestation a valu, comme à son partenaire Jake Gyllenhaal d’ailleurs, une nomination aux Golden Globes…

Love and other drugs, comédie romantique d’Edward Zwick, avec Jake Gyllenhaal, Anne Hathaway, Oliver Platt. 1h52.

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Jean-François Pluijgers

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