Critique

Kid Icarus Uprising, Billy the stick

THIRD-PERSON SHOOTER | Beau et nerveux, Kid Icarus Uprising déballe sa mythologie sur fond de shooter parodique. Et souligne involontairement les faiblesses ergonomiques de la 3DS.

KID ICARUS UPRISING, ÉDITÉ PAR NINTENDO ET DÉVELOPPÉ PAR PROJECT SORA, ÂGE 12+, DISPONIBLE SUR NINTENDO 3DS. ***

Chargé comme une moulure de resto grec tape-à-l’oeil, Kid Icarus Uprising se met à table sur 3DS, un quart de siècle après son premier opus sur NES. Ce laps de temps sert d’ailleurs de point de départ au shooter fantastique et baroque vu à la troisième personne. Vingt-cinq ans après sa défaite, Médusa la reine des Ténèbres cherche ainsi sa revanche contre Pit. Cet angelot capable de tirer des salves de foudre avec son glaive repart donc en croisade dans une production 3D ultra léchée. Plaisirs rétro coupables, second degré réjouissant. Attention aux taches.

Un dragon dont les trois têtes se disputent, des bonus en forme d’hamburger et un héros qui ne peut s’empêcher d’ouvrir des coffres-forts (tout en sachant qu’ils sont piégés). Dès la première heure de jeu, Masahiro Sakurai, le créateur de Kirby et de Super Smash Bros., donne le ton. Ses phases aériennes de tir et passages à pied parodient les tics gaming des années 80. Parade carnavalesque de monstres en carton-pâte, Kid Icarus Uprising ne se prend jamais au sérieux. Le design sous psychotropes de ses monstres entre coquillages et champignons réjouit. Pour peu, le character design délirant du bestiaire de Final Fantasy 7 refait surface.

Pour autant, Sakurai et sa clique n’ont pas négligé leur gameplay et assurent le spectacle. Des phases vertigineuses de rail shooter (1) piquent du nez le long de falaises abruptes édentées. Entre shooter et beat them all, les niveaux au sol carburent également sous caféine. Un parfait prétexte pour mettre en valeur la 3D sans lunettes que l’on garde volontiers activée. Le tout au fil de visuels fluides et virtuoses prouvant que la 3DS a du souffle face à la Vita de Sony, plus puissante.

Mouvements hasardeux

Comme pour mieux souligner le hardware de Nintendo, Pit le Kid offre d’ailleurs des fonctions de réseau et réalité augmentée avancées. La 3DS n’étant pas la Vita côté prise en mains, contrôler le viseur lié aux mouvements de caméra se révèle par contre vite pénible. En l’absence de second joystick, se retourner à 180 degrés demande ainsi de glisser latéralement le stylet sur l’écran tactile. Lors des phases à terre, viser, tirer et se déplacer en même temps (via le stick gauche) exigent du talent. D’autant que les boss -dantesques- aiment bouger. Et que certains adversaires doivent être approchés pour être éliminés via des coups de glaive.

Jouant habilement sur des attaques à distance et rapprochées, Kid Icarus Uprising a pourtant de bonnes idées. Sur fond d’une bande originale trépidante aux accents parfois wagnériens, on tente de survivre à des joutes sans barre de vie régénératrice. Le réglage de la difficulté sur une échelle de 1 à 100 rénove également l’expérience de jeu. Mais comme en atteste le socle (censé améliorer sa prise en mains) qui l’accompagne, Pit révèle une ergonomie imparfaite. Un shooter malin qui n’a pas trouvé joystick à sa main. En espérant que la version Wii U y remédie.

Michi-Hiro Tamaï

(1) JEU DE TIR OÙ L’ON ÉVOLUE DANS DES DÉCORS PRÉCALCULÉS AVEC UNE LIBERTÉ DE MOUVEMENT LIMITÉE SUR DEUX AXES. StarFox SUR SUPER NINTENDO PAR EXEMPLE.

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