Critique

Ninja Gaiden 3, sur le fil du rasoir

© Tecmo
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

BEAT THEM ALL | Ninja Gaiden 3 retente sa chance avec une réédition baptisée Razor’s Edge. Le beat them all de Tecmo tranche à vif, mais pleure toujours le départ de son père.

ÉDITÉ PAR TECMO ET DÉVELOPPÉ PAR TEAM NINJA, DISPONIBLE SUR NINTENDO WII U, PRÉVU SUR PLAYSTATION 3 ET XBOX 360 LE 5 AVRIL 2013. **

Tecmo ne s’est pas encore remis du départ de Tomonobu Itagaki il y a quatre ans. Le développeur rock’n’roll de Dead or Alive et Ninja Gaiden claquait en effet la porte du studio pour une histoire de bonus impayés. Et abandonnait ses rejetons sur place, par la même occasion. Pour beaucoup, l’esprit trash et hardcore de ces séries mythiques s’est donc fané. Ninja Gaiden 3 sur PlayStation 3 et Xbox 360 a ainsi déçu pour son approche presque casual en 2012. En pleine reconquête des core gamers (ZombiU en témoigne), Nintendo a toutefois convaincu Tecmo de revoir cette copie mal aimée des gamers au long court. Le tout pour affûter les katanas via un Ninja Gaiden 3 sous-titré Razor’s Edge.

Sony et Microsoft dans du casual gaming. Nintendo en sauveur hardcore. Au-delà de l’anecdote improbable, cette copie bis et plus corsée du beat them all commence par corriger les tares précédentes. La démarche n’est pas aussi radicale que celle du reboot de Final Fantasy: Realm Reborn. Mais l’ajout d’armes et de pouvoirs supplémentaires rassure. Tout comme la présence de l’ensemble des DLC précédemment adossés à Ninja Gaiden 3. Mieux qu’une bataille de tomates à la Tomatina de Valence, Razor’s Edge tache et s’énerve. Une production sous amphet prête à en découdre, sabre à la main.

Sang, sexe et sensations

Les lames acérées et spectaculaires de Ryu dansent et déchictent des corps par centaines. Un ballet sanglant entrecoupé de déplacements aériens latéraux mais aussi de glissades au sol. Parfaitement calibré pour le GamePad de la Wii U, le titre jouable en off screen (1) n’exploite toutefois pas tout le potentiel de son écran tactile. Ce dernier sert ainsi de faire-valoir pour des raccourcis balançant des Ninpos (sorts magiques), activant un radar et quelques autres raffinements comme des achats de compétences. Deux niveaux supplémentaires où le joueur incarne Ayane complètent le tout. Un argument sexy un peu facile. Du grand Tecmo.

Des soldats découpés en deux à la taille en un seul coup de lame. Des bad guys qui hurlent en tombant au combat. Des décapitations au kilomètre qui se soldent par des fontaines d’hémoglobine. Amputé du second degré d’un Kill Bill, Ninja Gaiden 3: Razor’s Edge en reprend l’hyper violence sanglante. Le scénario et les protagonistes du beat them all sont toutefois loin d’arriver à la hauteur de Tarantino. Protéger la veuve et l’orpheline au fil d’expériences ADN et d’un bras gorgé de pouvoirs surnaturels. On se noie ici en pleine série Z.

Difficile jusqu’à rebuter les amoureux de God of War, ce Ninja Gaiden nouveau voltige sur un parcours routinier. Certes, des boss impressionnants se la jouent, à l’image d’un hélicoptère futuriste (à descendre à coup de flèches) ou d’un T-Rex métallique improbable. Mais la lassitude gagne au fil des vagues d’ennemis avalée par grappes de dizaines. Un cas clinique de plus qui n’aidera pas le jeu vidéo nippon à sortir de son coma actuel.

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(1) JOUABLE UNIQUEMENT SUR L’ÉCRAN DE LA MANETTE.

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