Jarhead, la Fin de l’innocence

D’American Beauty aux Noces rebelles en passant par Les Sentiers de la perdition, le Britannique Sam Mendes a toujours su allier forts sujets et style captivant.

FILM DE GUERRE DE SAM MENDES. AVEC JAKE GYLLENHAAL, PETER SARSGAARD, JAMIE FOXX. 2005.
Ce jeudi 10 juin à 20.50 sur RTL-TVI

Ce cinéaste devenu l’un des plus brillants de sa génération (il est né en 1965) pourrait bien réaliser prochainement un… James Bond! Quel que soit le genre abordé, son approche se révèle originale, intense, génératrice d’émotion et provocatrice de réflexion. C’est le cas, notablement, de son film de guerre, Jarhead – La Fin de l’innocence.

Mendes y revisite la première guerre du Golfe, dans un spectacle personnel et grinçant. Le héros, Anthony Swofford, a tout juste 20 ans. Il a rejoint le corps des Marines américains, et arbore désormais la fameuse coupe en « tête de jarre » dont les soldats ont fait leur surnom. Très vite, le « jarhead » Swofford se demande s’il a bien fait d’endosser l’uniforme. Il subit un entraînement très dur et violent, les rites de passage imposés par les « anciens ».

Et il voit se profiler de plus en plus clairement la perspective d’être expédié dans le Golfe arabique où l’occupation du Koweït par l’Irak fait monter les rumeurs d’intervention armée des Etats-Unis et de leurs alliés. Une fois débarqué sur le sol moyen-oriental, celui qu’on appelle désormais par son diminutif, Swoff, va découvrir que si la guerre est un enfer, l’attente qui la précède n’est pas non plus une partie de plaisir…

A HAUTEUR DE FANTASSIN

Jarhead – La Fin de l’innocence est l’adaptation réussie d’un livre autobiographique paru en 2003 aux Etats-Unis avec un grand succès et traduit en français l’année suivante. Ce très prenant récit d’apprentissage évoque la perte d’une certaine innocence et dévoile le visage généralement caché d’une guerre dont les mass medias américains donnèrent évidemment une tout autre image. Sam Mendes a choisi d’y filmer à hauteur de fantassin, négligeant les habituels plans larges dits « d’exposition » pour nous placer directement au niveau de Swoff et de ses camarades, au coeur de l’action… ou de l’inaction tant la bataille annoncée tarde à se déclencher vraiment.

Le film conjugue à merveille l’ironie et la profondeur. Jake Gyllenhaal y confirme les promesses de Donnie Darko. Le jeune interprète du Secret de Brokeback Mountain et du tout récent Prince Of Persia signe une prestation mémorable.

Louis Danvers

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